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Sa vie de commerçante indépendante est un long sprint « tête dans le guidon ». Créatrice de La Maison d’Amandine il y a dix ans, puis de Ca & Lie sept ans plus tard, Amandine Landraud s’est appuyée sur le Fisac (Fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce) pour bénéficier d’un diagnostic de la CCI sur l’évolution de ses magasins de décoration. Un « regard extérieur »précieux à l’heure des choix capitaux.

Son visage passe sans cesse du sourire rayonnant à la perplexité inquiète. Comme le ciel au-dessus de la rue des Ardilliers, ce jour-là. Comme le bilan qu’elle dresse de ses dix ans à la tête de La Maison d’Amandine, sa boutique de décoration : « Dix ans de bonheur et de galère aussi », résume Amandine Landraud.

Le bonheur, c’est la liberté d’aménager comme elle le souhaite un magasin aux délicatesses de cocon, où les clientes viennent parfois flâner pour le simple plaisir des yeux : « Ce que j’aime, avec la décoration, c’est qu’on raconte une histoire. Je veux que les gens se sentent comme chez eux. » La galère, ce sont les périodes plus calmes, plus difficiles à gérer malgré ses 2 000 références délicatement agencées : « On se serre la ceinture, on fait des choix personnels. »

Amandine Landraud n’imagine pas, pour autant, regretter sa vie salariée d’avant ni brider ses projets. Il y a trois ans, la jeune femme a ouvert un second magasin, Ca & Lie (le début et la fin du prénom de ses deux filles), place Saint-Sébastien : « Je propose une gamme différente, beaucoup plus colorée. » Avec deux vendeuses et deux apprenties, la gestion de cette double aventure relève plus que jamais d’une course « la tête dans le guidon ».

Le Fisac, découvert il y a quelques mois, lui a apporté le recul qui lui manque, à un moment charnière pour l’évolution de son activité. Menée par Laurent Mary, chargé de développement Commerce à la CCI Nièvre, la Démarche de progrès du point de vente est une des actions proposées aux commerçants de Nevers : « Avoir un regard extérieur, c’est bien », confiait Amandine Landraud en mai. « Cela m’aidera à faire un point sur tout, quitte à entendre des choses qui ne me font pas plaisir. Mais on ne peut pas toujours dire que si ça ne va pas, c’est parce que le centre-ville se vide. Je me pose plein de questions, et je cherche des réponses. Je suis plutôt impatiente de connaître le résultat. J’envisage de réunir mes deux magasins dans un lieu plus grand, et grâce à ce diagnostic je saurai si c’est intéressant. »

Quelques semaines plus tard, le résultat de la Démarche de progrès tombe : « Il m’a confortée dans mon choix. Avoir un seul magasin, cela me permettrait de réduire les charges ; j’ai deux loyers, beaucoup de salariées, je cours dans tous les sens. J’aimerais me dégager du temps pour voir ce qui se passe dans d’autres villes, et pour me former un peu plus. »

Amandine Landraud s’est mise en quête d’un local de 130 m2 pour remplacer ses boutiques de 80 et 75 m2. Toujours en centre-ville : « J’attends de voir ce que va donner la fin d’année, comment mon chiffre d’affaires va évoluer. La période des soldes n’a pas été transcendante. J’espère que la fin d’année sera plus joyeuse. L’an dernier, je n’ai pas ressenti de magie au moment des fêtes. »

Soucieuse de la qualité de ses boutiques, la commerçante l’est aussi pour le centre-ville : « J’aime Nevers, j’aime ce que je fais, j’aime mes clients, mais parfois ça me fait peur. J’ai l’impression que les gens n’aiment pas leur ville. » Amandine Landraud, elle, a toujours foi en son métier et en ses boutiques : « J’avais peur que le diagnostic me dise de tout arrêter. Sur ce plan-là, je suis rassurée. »

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