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En décembre 2018, Olivier Tardieu a ouvert Vrac’ & Bio dans le quartier Saint-Arigle, à Nevers. Un nouveau chapitre, après la restauration et la boulangerie, pour le quadragénaire neversois épris d’indépendance et de commerce éco-responsable, dont la boutique « zéro déchet » (une ambition de Nevers Agglomération, labellisée Territoire zéro déchet zéro gaspillage) respire la conscience sociale – et sociable.

Son sourire est plus lumineux qu’une enseigne. Et les yeux qui brillent un peu plus fort quand il évoque ce 8 décembre 2018 où il a enfin ouvert son épicerie, Vrac’ & Bio. Olivier Tardieu a bien négocié la crise de la quarantaine, celle des remises en question fondamentales. Après dix ans dans la restauration et douze en boulangerie, pour de grandes enseignes, le Neversois a mûrement réfléchi le virage vers le commerce indépendant : « Je formais des futurs franchisés, je les accompagnais jusqu’à l’ouverture. Ça m’a donné envie d’avoir quelque chose à moi. C’est un vrai changement de vie. »

La paternité et son cortège d’inquiétudes ont pesé sur la thématique : « Quand on a des enfants, on commence à faire attention à ce qu’ils mangent. On prépare des petits pots. Et puis on pense à l’environnement, on se met par exemple aux couches lavables, on voit le gaspillage, les paquets achetés pour le goûter qui finissent à la poubelle si les enfants n’aiment pas. Mon magasin, c’est le fruit d’une réflexion de quinze ans. »

Comme une évidence née de l’expérience, Olivier Tardieu conçoit une boutique sans emballage jetable : les 250 à 300 références sont disponibles en vrac, chacun achète la quantité souhaitée et remplit son contenant – maison ou acquis sur place. « Le but premier, c’est la réduction des déchets, changer la façon de consommer pour éviter le gaspillage alimentaire », précise le gérant. Le tout bio est en cohérence, de même que l’objectif d’avoir « un maximum de produits locaux ».

Les premières semaines d’activité commencent à lever l’appréhension initiale du nouveau commerçant : « Est-ce que les gens vont adhérer et revenir ? » La carte de fidélité, l’inévitable page Facebook et le caractère « très sociable » d’Olivier Tardieu n’ont pas tardé à fédérer des habitués : « Dans ma clientèle, il y a beaucoup de femmes. Toutes les catégories sociales sont présentes, tous les âges, des militants bio mais aussi des jeunes qui veulent réduire leurs déchets. On sent qu’il y a une vraie prise de conscience. »

Autre évidence, le lieu de l’implantation colle à une forme d’engagement social : « Je voulais être en centre-ville. C’est important de le redynamiser, il recommence à prendre un peu d’ampleur. J’aime bien ce quartier Saint-Arigle, c’est un quartier extraordinaire, où tout le monde s’entend bien. J’ai été accueilli à bras ouverts, il y a une forte proximité avec les autres commerçants et les clients », s’emballe Olivier Tardieu.

Les débuts encourageants feraient presque oublier la lente gestation du projet : « Il m’a fallu quinze mois pour que cela aboutisse. J’ai eu des hauts et des bas, heureusement j’ai été beaucoup accompagné par Geneviève Laurent (chargée de mission au service Commerce de la Ville de Nevers, NDLR) et par BGE. Tout seul, on n’y arrive pas, on ne sait pas par où commencer. Si je peux donner un conseil aux porteurs de projet, c’est de se faire aider, il y a des professionnels qui sont là pour ça. »

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