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Pour les salariés en insertion, l’ANAR représente plus qu’un simple lieu de travail. Un espace de « soutien » et de solidarité, une « seconde famille » où l’on recoud patiemment les trajectoires brisées. Certains y retrouvent l’espoir, l’énergie de se lever chaque matin, d’autres puisent la confiance en eux dans le regard de leurs « encadrants ». Témoignages.

Association
Anar
125 Rue de Marzy,
58000 Nevers
Tél. : 03 86 59 40 59

Nadine, 54 ans. « Je suis arrivée ici bizarrement. En fait, j’apportais des tissus pour l’atelier couture. J’avais fait une rupture conventionnelle de mon CDI, suite à des problèmes de santé, et on m’a dit que je pouvais faire un parcours à l’ANAR. Je suis à l’atelier couture, en CDD d’insertion de quatre mois renouvelable pendant deux ans. Ça se passe bien, je travaille à ma reconversion, avant j’étais dans l’animation auprès des enfants. Les encadrants sont très présents, je suis soutenue dans la recherche et la définition de mon avenir professionnel, mais aussi sur le plan psychologique. Ça me fait avancer. »

Sébastien, 42 ans. « J’avais déjà fait deux ans à l’ANAR, en 2015-2016. Je suis revenu il y a quatre mois, j’étais chauffeur-accompagnateur, en CDI, et avec le Covid, j’ai été licencié économique. J’ai postulé ici, ils avaient besoin d’un chauffeur, alors ils m’ont repris. Je pars en formation d’ambulancier en juin. Je trouve que l’accompagnement s’est amélioré ; avant, quand on sortait d’ici, on n’était pas sûr d’avoir quelque chose. Moins on reste, mieux c’est, car quand on part, c’est comme si on était licencié, on laisse des gens, des habitudes. »

Charlotte, 32 ans. « Je suis venue à l’ANAR pour préparer ma sortie de détention. C’est mon choix. J’avais déjà eu une première détention et j’avais mal préparé ma sortie, et je suis retournée en prison. Etre ici, cela m’apporte de la stabilité. Cela faisait des années que je n’avais pas travaillé. Avoir un but le matin, cela change tout. Et cela fait du bien de retrouver confiance en soi. Ici, ce n’est pas comme une entreprise, c’est plus souple, mais ça reste sérieux. »

Dima, 51 ans. « Je suis Syrienne, en France depuis 2014. Je suis à l’atelier couture. Mon projet était de travailler dans un restaurant, j’avais un contrat saisonnier, mais avec le Covid, je n’en trouve plus. Mon nouveau projet, c’est d’être assistante maternelle, je vais faire une formation. Etre à l’ANAR, cela m’oblige à parler français. »

Youssef, 34 ans. « J’étais en détention. Je suis à l’ANAR depuis décembre. Je refais des appartements de Nièvre Habitat, je suis polyvalent. Je suis logé au CHRS (Centre d’hébergement et de réinsertion sociale, NDLR), c’est important d’avoir un cadre, des gens à notre écoute. En détention, je travaillais à la cantine ; là, j’aimerais faire un stage dans un magasin. Et surtout trouver un emploi après, pour me réinsérer. Ici on est comme une famille, on se tient. »

Georg, 55 ans. « Je suis Arménien , je suis arrivé en France en 2013. Cela fait un an que je suis à l’ANAR, à l’atelier papier. Avant, j’étais à Pôle emploi. Tout le monde est très intellectuel (sic), très professionnel. L’équipe, le travail, c’est bien. Je veux être chauffeur. »

Alseiny, 28 ans. « Je suis Guinéen, en France depuis 2016. Je suis à l’ANAR depuis novembre 2019. Avant, j’étais à Pôle emploi. Comme je voulais être employé de service dans un magasin, j’ai fait des stages dans des grandes surfaces. Puis j’ai changé de projet professionnel ; je veux travailler dans l’industrie, comme équipier autonome. Je vais commencer une formation au Greta. Ici, c’est une deuxième famille, on se sent comme des humains. J’avais commis des erreurs mais ils ne m’ont pas laissé tomber. J’ai eu beaucoup de soutien, et je commence à aller bien. Le soutien psychologique est très important. Etre ici, c’est une deuxième chance, on est là pour se préparer à mieux vivre. »

Dolores, 64 ans. « J’ai été à l’ANAR entre 2011 et 2016. J’y suis revenue en 2019, j’étais au chômage, plus personne ne voulait de moi, alors j’ai repostulé ici. Je travaillais dans la couture; à l’atelier, je seconde l’encadrante. Je trouve que c’est plus dynamique qu’avant, on s’occupe beaucoup de nous. Cela va me faire quelque chose de ne plus venir, je me sens bien ici, j’ai beaucoup de collègues. »

Mamadou, 50 ans. « Je faisais de l’intérim, c’est l’assistante sociale qui m’a proposé de venir ici. Je n’ai pas de diplôme, j’ai juste travaillé. Je suis à l’atelier papier, on va chercher des archives, on les broie et ça part au recyclage. Ça me fait du bien d’être ici, j’ai des projets »

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