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L’Irlandais Blaine McKeever a passé près d’un an à Nevers, grâce au Corps européen de solidarité. Entre les interventions dans les établissements scolaires et l’animation du café polyglotte Langues de chat, le jeune homme s’est immergé avec bonheur dans le « French way of life », gagnant en confiance et en maturité avant de décrocher un job à Prague.

La métamorphose s’est faite en douceur, sans mue spectaculaire. Début 2019, au 2e étage de la mairie de Nevers, dans le bureau du service Mobilité internationale de la Ville, Blaine McKeever était ce jeune Irlandais cherchant en rougissant ses mots dans son français d’école pour raconter son projet de volontaire européen à Nevers. Onze mois plus tard, l’hésitation s’est évanouie du phrasé fluide avec lequel le grand blond élancé dresse le bilan de cette expérience loin de son village au sud de Dublin.

Quelques jours plus tard, il partira pour Prague, où il a décroché un emploi de « chasseur de têtes » dans une boîte de recrutement, Non Stop Consultancy. La petite année passée à Nevers n’est sans doute pas étrangère à cette embauche, obtenue en traversant le feu de plusieurs entretiens : « J’ai pris plus de confiance pour parler en public », explique Blaine McKeever, qui a forcé sa nature plutôt réservée au fil de ses interventions dans les établissements scolaires. « Je parlais de la mobilité internationale dans les lycées, et de l’Irlande dans les collèges. »

Diplômé en sciences politiques à l’Université de Dublin, il était le 15e volontaire européen accueilli depuis 2011 par Isabelle Pérasso-Biard, responsable du service Mobilité internationale. Le premier issu d’un pays anglophone, une aubaine alors que l’Association Musiques traditionnelles du Conservatoire de Nevers (AMTCN) organisait, cette année, le festival La Nièvre rencontre l’Irlande : « J’ai adoré cette création, j’étais très fier pour mon pays », racontait-il au printemps.

Chaque mercredi, Blaine McKeever a animé la table de conversation « in English » du café polyglotte Langues de chat, créé en 2016 par des volontaires européens en poste à Nevers. Une façon de nouer des liens avec les habitants d’une ville dont la mosaïque cosmopolite l’a surpris – pas autant que l’habitude de la bise, une coutume française inconnue en Irlande, ou celle de la fermeture de la majorité des commerces entre midi et deux, le dimanche ou le lundi, tout aussi incongrue dans son pays natal. Il s’est également adapté au « lunch » à la française, qui « se termine parfois après deux heures », quand ses compatriotes se contentent d’un sandwich pris en cinq minutes.

Son séjour ne s’est pas limité à Nevers et à son agglomération : « J’ai été bénévole pendant une semaine dans un festival à Brassy. Je suis allé à Dijon, Lyon, Paris, Bourges, Clermont. J’ai adoré Dijon, une ville magnifique. » Parti quelques semaines plus tôt que prévu pour raisons professionnelles, il ne regrette pas son choix de la France ni le hasard qui l’a fait tomber à Nevers. « J’ai passé une année très intéressante », souligne-t-il. « Les gens ont été sympas et compréhensifs avec moi. » Son seul regret, ne pas avoir réussi à convaincre beaucoup de jeunes Neversois et Nivernais de vivre l’aventure du service volontaire européen : « C’est difficile de trouver des candidats. Les étudiants ont peur de parler anglais. »

Depuis 2012, le service Mobilité internationale de la Ville de Nevers, seule structure de la Nièvre accréditée pour l’accueil ou l’envoi de volontaires européens, a accompagné au départ 43 jeunes, dont 34 Nivernais, ou lycéens ou étudiants à Nevers. Un 16e volontaire européen est accueilli, depuis octobre : Teodora Sandor, une jeune Roumaine en poste pour dix mois à la Ville de Nevers.

Contact : 03 86 68 44 31 et la page Facebook « Mobilité internationale – Mission jeunesse de la Ville de Nevers »

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