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Vendredi 5 et samedi 6 juillet, à 20 h, la cour du lycée Notre-Dame (1) de Nevers accueillera un des événements des Zaccros d’marue, le banquet-spectacle Cucine(s)LAB. Chaque soir, les 150 convives-acteurs partageront l’aboutissement du projet de territoire mitonné par Floriane Facchini & Cie avec les habitants des quartiers Politique de la ville de Nevers. Une affaire de « recettes de cœur », d’ouverture et de générosité.

Elles arrivent sur l’esplanade de l’Espace Stéphane-Hessel avec de grands plats couverts d’aluminium, qu’elles dévoilent dans un grand sourire. Les dizaines de gamins lâchent les ballons de foot et les briques de construction géantes et se jettent comme une volée de moineaux sur les douceurs salées et sucrées orientales.

« Des heures passées en cuisine qui partent en cinq minutes », sourit Floriane Facchini en regardant les plats vides : « La cuisine, c’est un geste de générosité. » Aux commandes de sa cuisine mobile, l’artiste italienne orchestre l’apéro-pasta qui conclut à la Grande-Pâture la tournée des quartiers démarrée en mars au Banlay.

Dans chacun des quatre quartiers Politique de la ville de Nevers (Banlay, Bords-de-Loire, Courlis-Baratte et Grande-Pâture-Montôts), Floriane Facchini & Cie a décliné sa recette du Cucine(s) LAB, savoureux frichti de collecte ethnographique culinaire, de performance artistique et d’engagement citoyen. « Faire naître ces occasions de se retrouver tous ensemble, c’est notre petite résistance au quotidien », explique la brune menue, sociologue en tablier de cuisine qui cite aussi bien le « colibri » de Pierre Rabhi que Georges Pérec et sa volonté de « rendre l’ordinaire extraordinaire ».

L’ambition a séduit Françoise Ducourtioux, directrice artistique de l’association Alarue, qui cherchait un nouveau projet de territoire (2), après les cycles des Parades et des Zenfantillages : « C’est un projet idéal pour faire une rupture. Les Zenfantillages étaient devenus comme une famille, Cucine(s) LAB est une façon de se rouvrir. La cuisine est synonyme de convivialité, elle est intergénérationnelle. »

De rencontres chez l’habitant en ateliers avec les centres sociaux, les établissements scolaires – des écoles au lycée – et différentes structures sociales, Floriane Facchini, accompagnée de ses chefs de partie Roberta Pracchia (scénographe) et Fabien Tijou (photographe), avec le renfort des artistes neversoises Anne Warnant et Sylvie Gubinski, a suscité les rencontres, fait lever les audaces, avec par exemple un banquet « décadent-décalé » version romaine 2.0 au collège des Courlis.

Contrairement aux précédents projets de territoire, Cucine(s) LAB réussit le tour de force d’inciter certains habitants à passer de quartier de quartier. Ainsi Sandrine, 45 ans… dont 45 au Banlay : « J’ai fait tous les temps forts, avec ma maman. Ce n’est pas facile d’aller ailleurs. Je n’étais jamais allée aux Bords-de-Loire. J’avais participé à la Parade des géants, mais ce projet est plus fédérateur. J’ai aimé ce côté convivial, ce partage. J’ai fait de belles rencontres. » A la Grande-Pâture, Hayat Abdulghani a accueilli les artistes, en mai, un soir de ramadan. Au menu, bricks, feuilles de vigne, quiche aux oignons, salade, poulet : « Mes sept enfants étaient là, c’était super. J’étais fière de montrer ma famille, à quel point nous sommes proches. On a offert des djellabas aux femmes. » Dans quelques semaines, elle accueillera un concert à la maison du Café Charbon : « J’aime le partage, le mélange avec d’autres personnes. »

De tous ces ingrédients, Floriane Facchini fera un banquet relevé aux arts de la rue : « Est-ce que c’est possible de faire Å“uvre avec un projet de territoire ? », interroge-t-elle à voix haute. Le défi est au centre de son travail d’artiste sur les « lieux protagonistes ». Réponse les 5 et 6 juillet à 20 h, dans la cour du lycée Notre-Dame.

 

  1. 10, rue du Cloître-Saint-Cyr (derrière la cathédrale).
  2. Le projet Cucine(s) Lab est soutenu par Nevers Agglomération dans le cadre du Contrat de ville (5 000 €) et de la Convention régionale de cohésion sociale et urbaine (5 000 €).

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