Elle parle de vous, de nous, de toi, d’eux. Elle, c’est Marie Zawada, jeune chorégraphe d’origine neversoise et sa compagnie « A vous d’voir ». Rencontrée un jour de grisaille, le genre de jour où tout va de travers, celui-là même dont on se dit qu’il aurait été mieux sous la couette ! Finalement, ce fut une belle journée et une belle rencontre.
« A vous d’voir » ce sont donc Marie Zawada et ses complices de « toujours » ou presque, une équipe formée il y a une dizaine d’années : à la réalisation audiovisuelle : Lauranne Simpere, à la composition musicale : Franck Zaragoza et à la création lumière : Benoît Chéritel. Pour Stockholm, la création en cours, comme pour les précédents projets, la jeune chorégraphe m’explique que c’est un travail collectif, une œuvre totale où chaque discipline ne peut être appréhendée sans les autres. Une écriture à quatre mains, « une symbiose incroyable » dit-elle, « une joie de travailler ensemble, sans devoir faire de concession puisque chacun va dans la même direction. C’est tout ou rien. » Côté travail artistique, c’est « une danse sensible et accessible, tout en ayant une lecture chorégraphique poussée qui puisse autant parler aux gens qui aiment la danse qu’à ceux qui n’y ont pas facilement accès. » Pour cela, vidéo et musique complètent le travail de chorégraphie avec une approche cinématographique revendiquée qui laisse une place importante aux personnages, à l’humain. Car c’est bien cet aspect avant tout qui intéresse Marie Zawada.


L’histoire de « Stockholm » peut nous parler à tous. Elle parle de douleur, « plus universelle que la joie. » La difficulté : « ne pas tomber dans le pathos, aller dans la profondeur et avoir de la subtilité » pour parler de deux destins brisés, inspirés de sa propre histoire. Victime / bourreau. On parle toujours des victimes, mais qui s’intéresse au bourreau, comment le devient-on ? Comment transformer son destin, comment « repousser quand on a été déraciné » ? Reproduit-on forcément ce que l’on a subit ? Pour la préparation de « Stockholm », Marie Zawada parle « d’enquête psychologique ». Beaucoup de lectures, de recherche musicale, des échanges avec une criminologue, mais également ses propres sentiments, rage, colère ont précédé les deux ans d’écriture.
Finalement, si le sujet semble douloureux et cruel, c’est un message d’espoir que nous envoie la compagnie : on peut transformer son destin. La barrière entre yin et yang, entre le bon et le mauvais tellement imperceptible qu’elle peut être franchie à tout moment. Deux histoires à découvrir le 5 octobre à la MCNA avec deux danseurs adultes et deux comédiens enfants. Les premiers sur scène, les autres filmés. Rendez-vous donc à ne pas manquer, un voyage entre fatalisme et combat, entre enfermement et liberté où les cicatrices deviennent une force.
Au-delà de l’aspect financier, la confiance accordée par Jean-Luc Revol, Directeur de la MCNA, à notre jeune compagnie dès les prémices de l’écriture de « Stockholm » est un moteur inestimable. Il a été l’un de premiers à croire en ce spectacle. Qu’un Monsieur du spectacle comme lui nous fasse confiance est le plus bel encouragement que nous puissions avoir !
Marie Zawada
« Stockholm » est une pièce made in Bourgogne de la compagnie « A vous d’voir ».
Elle a reçu le soutien financier de Nevers Agglomération à hauteur de 1 220€.
La pièce est également co-produite par la MCNA.
Prochaine représentation
Vendredi 5 octobre | 20:00
Petite salle | MCNA | Nevers
Tarifs : 25€ / 17€ / 11€
Places disponibles à l’accueil de la MCNA ou au 03 86 93 09 09 / complet sur le web