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Patron des salles de sport WoodFit et CoachFit, mises à l’arrêt depuis le 13 mars, le Neversois Charles Beaulieu n’est pas resté les deux pieds dans la même basket : il a monté en quelques semaines toute une chaîne de fabrication de masques, qui fait travailler déjà 37 couturières et produit 1 000 pièces par jour pour les entreprises et les collectivités. Et pour les particuliers, à partir du 11 mai.

Charles Beaulieu en bref

A 33 ans, Charles Beaulieu affiche déjà près de 15 ans d’expérience dans la création et la gestion de sociétés – une culture familiale, explique-t-il. « J’ai créé ma première entreprise à 19 ans, et connu ma première faillite à 20 ans », sourit le Neversois formé en écoles de commerce. Passé par diverses expériences, dont la grande distribution du bricolage, il se tourne vers le créneau porteur de la remise en forme, créant en 2016 la salle (et la marque) WoodFit puis, deux ans plus tard, CoachFit.

Les masques sont vendus au tarif unique de 5 € HT, quelle que soit la quantité.

Contact : 06 33 83 57 48

Rue de Verdun à Varennes-Vauzelles, les murs bariolés de WoodFit ne renvoient plus l’écho du choc des haltères. Place au ronronnement des machines à coudre, qui ont investi la salle de sport de 1 000 m2. Trente couturières y ont les coudées plus que franches pour fabriquer des masques en tissu en toute sécurité (visières, gel hydroalcoolique, masques, gants), depuis le 20 avril, sur fond de musique tonique.

« On est à 1 000 masques par jour, et l’objectif est de passer à 10 000 par semaine. Actuellement, 37 couturières travaillent, dont certaines à domicile, et je prévois d’en faire travailler 100 au total », explique Charles Beaulieu, propriétaire de WoodFit – et de la petite sœur CoachFit à Nevers (voir ci-dessous) –, maître d’œuvre de cette reconversion provisoire. « Les salles sont fermées depuis le 13 mars, et je me demandais quoi faire pour que les locaux ne dépérissent pas et pour combler une partie de la perte de chiffre d’affaires », raconte l’énergique trentenaire. « J’ai cinq salariés, et j’en suis responsable. »

Après avoir mis en location son matériel de remise en forme pour les particuliers, et instauré des cours quotidiens et gratuits en vidéo, Charles Beaulieu creuse la piste de la fabrication des masques « en discutant avec Daniel et Carine Poy, des amis qui ont une entreprise de transports et qui livraient mon matériel aux particuliers ». En secret, pour ne pas se faire voler l’idée, le trio met au point la complexe chaîne de conception : « Cela fait un mois qu’on bosse sur ce projet. On s’est rapprochés d’ateliers de confection de Bourges, on a contacté l’AFNOR (1) pour le cahier des charges. Le plus difficile, c’était de trouver du tissu et des élastiques », détaille Charles Beaulieu. L’approvisionnement en bobines de coton « 140 brins » est sécurisé : 133 m pour 1 000 masques par jour. « Eurosit nous a proposé d’assurer la découpe des pièces. Comme il est impossible de trouver des élastiques en ce moment, on utilise les chutes de coton pour faire des liens. »

Dès lors, la machine est lancée. L’entrepreneur recrute les couturières en micro-société, rémunérées à la pièce, contacte la Ville de Nevers, Nevers Agglomération, la préfecture, les chambres consulaires. La Ville de Varennes-Vauzelles fournit les tables et chaises disposées dans la vaste salle de WoodFit : « Ce qui est pratique, c’est que les couturières peuvent aussi utiliser les vestiaires. »

La communication s’emballe, très vite : « On est à 200 partages par jour sur la page Facebook (Charly Be Good, NDLR). On est appelés par les mairies, les entreprises, dans un rayon de 100 km. Jusqu’au 11 mai, on ne vend qu’aux entreprises et aux collectivités ; les livraisons commencent le 27 avril. On prend les commandes à partir de 50 pièces, mais on a beaucoup de commandes importantes. Quand le déconfinement commencera, on vendra aussi aux particuliers, grâce à un drive qu’on va créer dans le local CoachFit, rue Saint-Martin à Nevers. »

  1. Association française de normalisation.

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