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Depuis 2015, Orange déploie la fibre optique dans l’agglomération de Nevers. Un chantier de longue haleine, volontiers comparé à l’arrivée de l’électricité et de l’eau courante, qui devrait prendre fin en 2020. Une réunion publique a permis à l’opérateur de faire un point sur les travaux, intensifiés pour tenir le délai, et de mesurer l’impatience des habitants.

En 2013, le plan France Très haut débit promettait un pays entièrement couvert par la fibre optique d’ici 2022. Nevers Agglomération fait partie des zones AMII (appel à manifestation d’intention d’investissement) retenues par Orange pour le déploiement de la fibre dans les territoires moyennement denses avant fin 2020.

A l’initiative de la collectivité, une réunion publique a été organisée le 11 juin, espace Stéphane-Hessel à Nevers. Une cinquantaine de personnes ont écouté Frédéric Martin, directeur des relations d’Orange avec les collectivités locales en Bourgogne, faire le point sur l’avancée des travaux ; les nombreuses questions ont traduit l’attente, l’impatience et parfois la frustration d’abonnés évoquant une communication laborieuse avec l’opérateur.

Quatre ans après le début du chantier, 30 % des foyers sont raccordables. « 100 % le seront fin 2020 », assure le porte-parole d’Orange, rappelant que, dans le cas contraire, l’entreprise s’expose à des pénalités financières. Foyers adressables, raccordables, points de mutualisation ou de branchement, « fiber to the home » (la fibre arrivant jusqu’au domicile de l’abonné) ou « fiber to the office » (la même en entreprise) : le lexique de la fibre, livré par Frédéric Martin au fil de son discours, est lui aussi à haut débit.

Les points de mutualisation – des armoires qui couvrent environ 400 foyers chacune – sont largement diffusés sur le territoire. Grâce à eux, les foyers sont « adressables », mais pas encore « raccordables » : « Ils deviennent raccordables quand nous avons installé les points de branchement, qui couvrent dix logements chacun », décode l’intervenant. « Actuellement, 80 % des foyers sont adressables. Fin 2019, nous aurons réalisé l’ensemble des points de mutualisation. »

Anticipant l’impatience des spectateurs, Frédéric Martin souligne la « complexité » du chantier, le « travail de minutie » que représente la soudure de fibres plus fines qu’un cheveu, mais aussi la difficulté de la procédure pour le réseau aérien : « Si nous voulons utiliser des poteaux Enedis, nous devons nous assurer que ces poteaux peuvent supporter une charge supplémentaire, et pour ce faire nous devons faire une demande spécifique à Enedis. »

Techniques, patientes, les explications d’Orange se confrontent à la réalité des situations individuelles, exposée lors des questions : arrivée de la fibre dans un quartier mais toujours pas dans les logements, mails répétés restés sans réponse… « A titre personnel et professionnel, je ne suis toujours pas connecté », confiait en préambule Denis Thuriot, président de Nevers Agglomération, insistant sur « l’enjeu » du très haut débit pour l’attractivité du territoire : « Si on ne l’a pas, on n’intéresse pas les entreprises. C’est une des clefs de l’aménagement économique et de la qualité de vie dans notre agglomération. »

Vice-président de Nevers Agglomération en charge du numérique, Alain Bourcier relativise : « De nombreuses villes françaises n’ont pas la fibre. En termes de déploiement, nous sommes plutôt dans le peloton de tête. » Et de rappeler le récent engagement d’Orange à accélérer le mouvement : « Il est passé du mode tortue au mode lièvre il y a deux mois. »

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