Menu

A l’initiative d’Arquus, entreprise de Défense, Garchizy héberge le nouveau Conservatoire du patrimoine, qui rassemble déjà plus de 70 véhicules militaires illustrant plus d’un siècle d’innovation. La collection abritée dans plusieurs bâtiments de l’immense site de Garchizy-Fourchambault sera accessible au public lors des Journées du patrimoine, en attendant une ouverture plus régulière dont les modalités restent à définir.

Ils sont alignés comme à la parade autour de la place d’armes des Trois-Glorieuses, tout près du quartier des Révériens de Garchizy. « De l’autre côté du mur », comme le rappelle le maire Michel Monet, ancien salarié de l’usine d’Arquus qui s’étend sur des dizaines d’hectares de Garchizy et de Fourchambault. Derrière ces hauts murs secret Défense, plus d’un siècle d’histoire d’industrie militaire s’écrit, désormais entre les mains d’Arquus, une entité du Groupe Volvo.

Héritière d’une lignée d’inventeurs, d’ingénieurs et d’ouvriers où bruissent les prestigieux noms de Panhard, Levassor, Renault ou Berliet, Arquus a souhaité, il y a un an, engager un travail de mémoire à travers le Fonds de dotation pour le patrimoine. Et a choisi son site de Garchizy, en plein cœur de l’Hexagone, pour accueillir son Conservatoire du patrimoine, inauguré le 17 juin. Du tracteur Fordson à peine détourné des labours pour le combat jusqu’aux futuristes Griffon et Scarabée blindés de technologies, l’épopée du véhicule militaire se raconte comme une montée en puissance des gabarits, des moteurs et des blindages, à l’esthétique passant des rondeurs faussement inoffensives aux lignes acérées agressives.

Le Conservatoire du patrimoine d’Arquus réunit des engins tirés des réserves de l’entreprise, d’autres confiés par des musées ou par des collectionneurs privés. Sous le regard des figures tutélaires aux portraits géants fixés au mur (René Panhard, Emile Levassor, Jean-Baptiste Estienne, Louis Renault, Marius Berliet et Paul Legueu), Emmanuel Levacher, président d’Arquus, a souligné le génie à l’œuvre derrière ces épaisses carrosseries : « Le Conservatoire est l’acte I d’un travail de mémoire qui témoigne de l’inventivité et de l’esprit entrepreneurial de mes prédécesseurs. Il a également pour but de donner de la fierté et de l’inspiration à nos collaborateurs, pour mieux nous projeter vers l’avenir. »

En se tournant vers les visages XXL de René Panhard et d’Emile Levassor, le secrétaire général de la Fondation Arquus pour le patrimoine, Grégoire Verdon, a rappelé les « racines prestigieuses » qui irriguent l’histoire du véhicule militaire depuis plus d’un siècle : « Nous avons pour ambition de regrouper à des fins de préservation et de pédagogie le plus grand nombre possible de véhicules fabriqués par nos marques, de Panhard à Arquus. »

Si les véhicules de l’après-Seconde Guerre mondiale sont plutôt faciles à retrouver, la tâche s’annonce plus ardue pour les modèles plus anciens. Le Conservatoire en est, de fait, à ses balbutiements : « Nous avons beaucoup d’idées pour développer notre fondation », assure Emmanuel Levacher, qui réfléchit avec ses collègues aux modalités d’ouverture au public d’un site enchâssé dans une enceinte militaire hermétique. « Nous allons déjà ouvrir ce Conservatoire pour les prochaines Journées du patrimoine. »

Vice-président de Nevers Agglomération, Fabrice Berger a soufflé l’idée, émise par le président Denis Thuriot, d’un « parcours muséal » reliant le musée Ligier de Magny-Cours, Fourchambault, patrie de la légende Vespa, et Garchizy. Michel Monet, lui, rêve aussi d’une ouverture durable : « J’espère qu’une partie de la population de Garchizy pourra venir lors des Journées du patrimoine. Et voir enfin ce qu’il y a de l’autre côté du mur. »

Pin It on Pinterest

Share This