La cité des Révériens, à Garchizy, est depuis avril au cœur d’un chantier de renouvellement des réseaux d’eau et assainissement, orchestré par Nevers Agglomération. Avec ces travaux, dont la troisième et ultime tranche sera menée en 2019, l’évacuation défaillante des eaux usées, identifiée depuis près d’un demi-siècle, sera enfin résolue.
Située entre le bourg de Garchizy et la Loire, la cité des Révériens compte une centaine de foyers, soit 300 habitants environ. Sous leurs pieds, court un invraisemblable entrelacs de conduites brassant sans distinction eaux pluviales et eaux usées qui finissent à la Loire, quand le déversoir d’orage voisin rend (souvent) gorge. Bref, un « point noir » environnemental que la direction départementale de l’Equipement avait identifié en… 1974.
Il aura fallu attendre 2018 – dix ans après une mise en demeure de la préfecture – pour que les réseaux des Révériens soient remis à la raison. Particulièrement complexe, le chantier a nécessité plus quatre ans de préparation dans le service Eau et Assainissement de Nevers Agglomération, afin d’accorder le tempo avec le calendrier communal. Les travaux, effectués par la SADE, ont démarré fin avril, avec deux tranches qui concernent 80 foyers ; la troisième et dernière se déroulera pendant le premier semestre 2019. Le coût total est de 806 000 € HT pour l’Agglomération, et de 250 000 € pour la municipalité garchizoise, qui prend en charge le réseau pluvial et la réfection de la voirie.
Il y a quelques jours, Nevers Agglomération et la mairie de Garchizy ont organisé une rencontre avec les habitants, pour faire un point sur les travaux. Isabelle Bonnicel, vice-présidente de l’Agglomération en charge du cycle de l’eau, Dominique Derangère, chef du service Eau et Assainissement, Eric Montupet, technicien du bureau d’études, Michel Monet, maire de Garchizy, ont dialogué avec une quarantaine de riverains. « Vous devez en avoir marre de la poussière. Un chantier comme celui-ci, c’est énorme. C’est beaucoup d’ennuis, de désagréments, mais ces travaux sont nécessaires, la situation n’était plus aux normes depuis de très nombreuses années », a plaidé Isabelle Bonnicel.
« Cela prouve que le quartier n’est pas abandonné », a abondé Michel Monet, rappelant que le « quart de million d’euros » n’était pas une goutte d’eau dans le budget communal : « Ces travaux sont un investissement lourd pour tout le monde. » Lourd mais nécessaire, salutaire et obligatoire, comme l’a souligné Dominique Derangère : « Ces histoires de réseaux, ce n’est pas anodin. Si nous ne faisons pas les travaux, la préfecture peut appliquer à l’agglomération des pénalités qui seraient répercutées sur le prix de l’eau. »
Revenant sur le déroulement du chantier, Eric Montupet a quant à lui salué l’efficacité de la SADE : « Nous avons un mois et demi d’avance sur le planning. L’entreprise ne s’est pas arrêtée pendant l’été et a appelé une deuxième équipe en renfort pour faire les branchements. Les réseaux sont terminés, nous commençons le contrôle de réception. » Non seulement les réseaux d’évacuation des eaux usées et pluviales sont enfin séparés, mais les conduites d’alimentation en eau potable ont été intégralement remplacées et chaque foyer est désormais équipé d’un compteur d’eau extérieur.
Si la mise aux normes est en route sur le domaine public, les habitants des Révériens auront à leur charge la séparation des conduites d’eau sur leur parcelle – une dépense plus ou moins importante selon la complexité des travaux. Un sujet sensible, pour lequel l’agglomération s’engage à apporter un soutien technique : « Nevers Agglomération va prendre en charge une étude spécifique, parcelle par parcelle, pour que chaque foyer ait la meilleure façon de se raccorder au moindre coût », a précisé Dominique Derangère. « Le bureau d’études interviendra en février 2019. Nous demanderons des subventions à l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, dès l’application de son nouveau programme. Et s’il n’est pas possible d’avoir de subvention, vous devrez envisager de vous regrouper entre particuliers pour mandater une entreprise et réduire ainsi le coût. »