Construite dans les années 1960, la Maison de la culture de Nevers a fait l’objet d’une rénovation énergétique et environnementale sans précédent. 4 M€ de travaux et un an de chantier ont métamorphosé le « paquebot » arrimé à la Loire, piloté par Nevers Agglomération et battant pavillon Territoire à énergie positive pour la croissance verte.
Paré de vertus énergétiques, le mur Trombe habillera de vert faïence, de végétation et de lumière le cube disgracieux de la cage de scène.
En déplaçant l’entrée du nord à l’ouest, où le futur parvis est en cours de construction, l’architecte Patrice Warnant (au centre) a voulu « remarier » La Maison à la Loire (photo Eloïse Thomas / La Maison).
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C’était une maison bleuie d’ecchymoses, des coups du temps qui passe. Une « passoire thermique » à l’architecture des années 60 éternellement discutée, un géant paradoxal de béton mal-aimé et attachant dans lequel des générations de Neversois et Nivernais ont connu leurs premiers émois culturels. « Mes premiers cours de théâtre à 13 ans, mon premier contrat professionnel, une de mes premières mises en scène », égrène, tout en émotion contrôlée, Jean-Luc Revol, homme de théâtre et directeur de La Maison, jeudi 10 octobre, lors du pot de nouveau départ d’un patrimoine du XXe siècle entré dans le XXIe.
La Maison (ex-Maison de la culture de Nevers Agglomération) change de tête. Une tête bien faite et bien pleine d’énergie, qui ne fuira plus, enfin, beaucoup moins, par les innombrables ouvertures héritées d’une construction dans les années 1960. Cela méritait bien un nouveau baptême. Maison de la culture, Macu, et désormais La Maison, donc, « petit nom affectif » choisi par Nevers Agglomération et son président, Denis Thuriot, en hommage à ce lien intime et inaliénable tissé entre les Neversois et ce vivant pilier.
Le siècle étant à la basse consommation, la Maison de la culture s’est convertie à la sagesse énergétique, sous l’impulsion de Nevers Agglomération, lauréate en 2015 de l’appel à projet ministériel Territoire à énergie positive pour la croissance verte (TEPCV). Une subvention de 1,6 M€ a été accordée pour financer en partie les travaux, qui bénéficient également à la Maison des sports et à la Bourse du travail, sœurs siamoises de la Maison.
Après une rénovation des 6 700 m2 de toit en 2016-2017, le principal chantier a porté sur la rénovation énergétique et environnementale, dont la facture de 4 M€ est à la mesure colossale du bâtiment. Isolation thermique par l’extérieur, remplacement des menuiseries, création d’une aire de biodiversité sur le toit et les coursives, réaménagement du hall… les travaux se sont étendus sur plus d’un an, depuis l’été 2018. Ils ont nécessité la fermeture de la Maison de la culture pendant deux mois, au cœur de l’hiver, le temps de refaire le hall. Les effets seront spectaculaires : la consommation de chauffage sera réduite de 45 %, et de 25 % pour la Maison des sports.
Pour orchestrer un chantier d’une telle ampleur, c’est l’attelage du géant Eiffage et du cabinet d’architectes neversois ABW Patrice Warnant qui a été retenu. Sa proposition d’un mur Trombe (une paroi de verre aux vertus énergétiques) masquant en beauté l’énorme cube disgracieux de la cage de scène a pesé dans le choix du jury. Avec l’impact environnemental, c’est l’empreinte esthétique de la Maison sur le panorama neversois qui est désormais réduite.