Engagée dans un « tour de France » de l’avancée des réformes gouvernementales, Amélie de Montchalin, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, a fait étape dans l’agglomération de Nevers, vendredi 16 juillet. Ses rencontres avec des commerçants du centre-ville neversois et les responsables de la Maison de santé pluridisciplinaire de Garchizy ont fait remonter sans filtre, comme le souhaitait la ministre, la réalité contrastée du terrain.
Médecin fondateur et gérant de la Maison de santé de Garchizy, Laurent Chovot (à gauche) a accueilli la ministre avec le maire Michel Monet.
Au rythme d’un département par semaine, Amélie de Montchalin, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, prend le pouls de la réforme de l’action publique initiée par le gouvernement. Depuis janvier 2021, l’effet de 36 mesures est apprécié par un « baromètre de l’action publique » dont les résultats sont enrichis par les visites ministérielles dans les replis des territoires.
Assumée, l’écoute des « acteurs de terrain » fait parfois apparaître des priorités inattendues. Partie à la rencontre des commerçants du centre-ville neversois pour recueillir leur sentiment sur les chèques numériques (500 € pour s’équiper dans le domaine digital), Amélie de Montchalin a été surprise par leur difficulté commune – et préoccupante. Celle du recrutement, même combat pour Olivier Chaumereuil (VOG Coiffure), Gaétan Deutschler (parapharmacie Victor’s) et Glen Markussen (restaurants Le Comptoir Saint-Sébastien, Le Bistrot de l’olivier et Ma Bourgogne).
Après l’inauguration d’une borne de recharge pour véhicules électriques (1) en face de la mairie, le cortège de la ministre (2) a rallié la Maison de santé pluridisciplinaire de Garchizy – un modèle de coopération que le gouvernement souhaite multiplier dans les zones menacées par la désertification médicale. Ouverte en 2018 après cinq ans d’efforts, la structure garchizoise a fait la preuve de son utilité, comme l’a rappelé fièrement le médecin généraliste Laurent Chovot, initiateur du projet avec la municipalité : « Nous avons commencé à 3, aujourd’hui nous sommes 31. Nous avons toutes les professions, sauf les orthoptistes. »
En plein essor, le Village médical qui accueille également une pharmacie et verra se construire une résidence seniors est une forêt qui cache un désert, exposé par le Dr Chovot comme un diagnostic sans fard ni appel : « Dans le canton de Fourchambault, 3 000 personnes n’ont pas de médecin traitant. Le nombre de médecins sur le secteur au nord de nevers est passé de 29 à 9, soit 1 pour 5 000 habitants, alors que la moyenne nationale est de 1 pour 864. Pour avoir un rendez-vous avec un kiné, il faut attendre un mois et demi. »
Accès aux soins, maintien à domicile : les conséquences sont dramatiques, malgré les moyens mis en œuvre avec des partenaires comme le Centre social de Fourchambault ou les infirmiers à domicile pour améliorer la prévention. « Il y a des gens très âgés qui n’ont pas le permis ou ne peuvent plus conduire à cause de leur état de santé. Il faut leur permettre de rester chez eux, trouver une solution pour aller les chercher et les emmener faire des examens », plaide le médecin. « Je vois de plus en plus de polypathologies ; ce matin, j’ai reçu une patiente qui a cinq affections de longue durée. La complexité de la prise en charge est énorme. »
Impressionnée par la fourmilière du Village médical, Amélie de Montchalin salue en aparté, avant de partir, les vertus de ces structures « qui sont le fruit d’un travail collectif de la communauté médicale, des élus et des services de l’Etat ». Le baromètre indique une hausse du nombre des maisons de santé dans la Nièvre, passées de 13 en 2017 à 16 fin 2020 : « L’objectif est d’en avoir 19 en 2022. » Rapide, son passage dans la Nièvre est positif : « C’est un territoire qui a des projets, dont beaucoup sont soutenus par l’Etat. L’enjeu de nos reformes, c’est de redonner des marges de manœuvre aux territoires. »
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Dans le cadre d’un plan de déploiement porté par le Syndicat intercommunal d’énergies, d’équipement et d’environnement de la Nièvre (SIEEEN), qui ajoutera 11 bornes aux 22 déjà installées.
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Accompagnée par le préfet Daniel Barnier ; Denis Thuriot, maire de Nevers et président de Nevers Agglomération ; Fabien Bazin, président du Conseil départemental ; les députés Perrine Goulet et Patrice Perrot ; la sénatrice Nadia Sollogoub.