La pédagogie d’Osez l’industrie ! au collège de Guérigny
OSEZ L’INDUSTRIE DANS LA NIEVRE !Orchestrée par le Territoire d’industrie Nevers Val de Loire, la campagne Osez l’industrie ! a fait étape au collège de Guérigny, mardi 1er juin. Les représentants de quatre entreprises nivernaises ont raconté aux élèves de 3e la réalité de leur activité, la richesse et la diversité des métiers et des parcours qui anime leur quotidien. Une façon de lutter, par l’authenticité du témoignage, contre les clichés qui polluent l’image de l’industrie.
Classes de 3e du collège de Guérigny
Emission du 31/05/2021 – Animé par Apolline Magnet
Osez l’industrie dans la Nièvre
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Objectif prioritaire du Territoire d’industrie Nevers Val de Loire, le recrutement se prépare aux prémices de l’orientation scolaire, quand les adolescents commencent à se projeter sur l’après-collège – le lycée, les études, la vie active. Dans cette période sensible où rêve et réalisme s’affrontent, où les hautes aspirations se mêlent au pragmatisme et au rude horizon du marché du travail, les métiers de l’industrie peinent à se faire leur place.
La faute à une image encore tenace d’univers ingrat, sous-qualifié, monotone et testostéroné que la campagne Osez l’industrie ! s’efforce d’effacer. Et pour y parvenir, le Territoire d’industrie a misé sur le témoignage direct, sans filtre, de dirigeants d’entreprises de son bassin. Mardi 1er juin, les quatre classes de 3e du collège de Guérigny ont ainsi accueilli les représentants de quatre acteurs du monde industriel nivernais : Juliette Catinaud et Nicolas Monteil, directrice des ressources humaines (DRH) et directeur technique de Ligier Automotive (Magny-Cours) ; Patrice Rivière, directeur de PrivTech Engineering (Magny-Cours) ; Mélanie Belair, directrice opérationnelle de SCRM-Deffi (Cosne-sur-Loire) ; et Christine Croubois, directrice financière et DRH de Sorec Solutions (La Charité-sur-Loire).
Pratiquant la pédagogie dynamique saupoudrée d’humour, les intervenants ont abordé frontalement les « préjugés » qui grippent l’attractivité de l’industrie : « C’est pour les hommes, c’est sale et il n’y a pas d’avenir », a résumé, joyeusement provocatrice, Juliette Catinaud. Avant d’illustrer, à travers l’exemple de Ligier Automotive (87 salariés dont 67 à Magny-Cours), la profusion des métiers et des compétences que requiert la conception et la construction de voitures de course. A ses côtés, Mélanie Belair a martelé l’évidence : « Dans l’industrie, on trouve de tout et pour tout le monde, pour les filles et pour les garçons. » Et d’adopter, elle aussi, l’art de la formule choc : « L’industrie, c’est un gros mot. Mais en fait, c’est fabriquer et concevoir tous les objets de la vie courante. Tout ce qui nous entoure est fabriqué dans des entreprises. Par exemple, le paquet de gâteaux dans votre placard est le résultat de l’enchaînement et de l’imbrication de nombreux métiers. »
Vivant sans le savoir dans un département façonné par les épopées industrielles, les collégiens guérignois ont appris que leur environnement abritait des joyaux à l’éclat national, voire mondial, comme la biscuiterie Grobost (Saint-Péreuse), les Pains Jacquet (Clamecy), les vêtements Lacoste (Saint-Pierre-le-Moûtier), les vélos Look (Nevers), les Formule 4 (Magny-Cours), mais aussi des laboratoires ou des mastodontes de la rénovation de trains et de la construction de véhicules militaires. «  La Nièvre est un département industriel, les entreprises ont besoin que des jeunes comme vous prennent le relais », a insisté Juliette Catinaud.
Du CAP à l’école de commerce ou d’ingénieurs, une myriade de voies s’ouvre pour les élèves du collège de Guérigny, qui a accueilli à bras ouverts la campagne Osez l’industrie ! dans le cadre de son projet Parcours avenir initié il y a trois ans : « Nos élèves ont une méconnaissance du territoire et de ses possibilités », explique la principale de l’établissement, Catherine Jégo. «  C’est pourquoi ils partent souvent faire des études loin de la Nièvre et ne reviennent pas. Nous avons besoin de faire un gros travail avec les professionnels du terrain. »
Entre visites d’entreprise, stages et tables rondes thématiques, les collégiens sont sensibilisés au monde professionnel qui les entoure : «  On sait que ça les intéresse. L’orientation est une vraie préoccupation pour eux, surtout en cette période d’incertitude qui les angoisse beaucoup. » La rencontre avec les ambassadeurs d’Osez l’industrie ! aura peut-être apaisé quelques tourments sur la vie d’après, et suscité des vocations. Mélanie Belair veut y croire : « Si on a semé des graines, c’est toujours ça de gagné. »