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L’association neversoise au nom le plus improbable fête ses 30 ans d’existence. Née sur les cendres du ciné-club de la Maison de la culture, fin 1989, l’ACNE (Association des cinéphages de Nevers) entretient la flamme du cinéma d’art et d’essai avec une ardeur… juvénile. A vérifier du 7 au 10 février, pour un copieux week-end inaugural.

Pour lancer les 30 ans de l’ACNE, le film de Martin Prévot, La Bonne épouse, sera projeté en avant-première vendredi 7 février à 20 h au CinéMazarin.

Denis Defaut et Roselyne Chamoux en sourient encore. Trente ans après sa création, l’ACNE reste une énigme : qui le premier a eu l’idée de donner un nom aussi peu glamour à l’Association des cinéphages de Nevers ? « Elle a d’abord été baptisée ACNE 7-77 (de 7 à 77 ans), pour éviter le double sens », expliquent le président et la secrétaire. Rapidement ancrée dans le paysage culturel, l’association s’est débarrassée de son artifice pour assumer sans rougir son sigle incongru, qui a le mérite de piquer la curiosité.

Pour les cinéphiles de tous âges, de Nevers et d’ailleurs, l’ACNE perpétue la passion du 7e art au sens littéral du terme. Les films que présente l’association sont des œuvres, souvent des chefs-d’œuvre, qui ne bénéficient ni de la diffusion ni de la lumière médiatique des films grand public. Un cinéma d’art et d’essai exigeant et passionnant, qui a ses fidèles : « Nous avons environ 400 adhésions. »

L’engouement pour ce cinéma majeur mais sous-exposé n’est pas né avec l’ACNE. Avant elle, il y avait les séances cinéma de la Maison de la culture, attendues par des bataillons d’amateurs. En 1988, quand le mot « fin » tombe brutalement sur la belle histoire d’amour entre le cinéma d’art et d’essai et son public, c’est le choc. Une habituée, Claude Royé, s’indigne et contacte le gérant du cinéma Le Mazarin (ancêtre du multiplexe actuel), avec quelques cinéphiles, pour qu’il reprenne le flambeau avec une nouvelle association – l’ACNE.

Celle-ci dépose ses statuts en décembre 1989, et organise sa première projection en janvier 1990 : Nocturne indien, d’Alain Cornau. « Les gens ont suivi », souligne Denis Defaut, président de l’ACNE depuis vingt ans. Le rythme est d’abord prudent, une séance par semaine, puis quatre en 2007, et dix aujourd’hui, grâce à un partenariat fructueux avec CinéMazarin : « On a 5 000 à 6 000 entrées par an. »

Une douzaine de membres se retrouvent pour définir la programmation, découpée en cinq tranches de deux mois – relâche en été : « On présente plus du cinéma d’auteur que des films Art et Essai, on choisit surtout des premiers films, toujours en VO. On veille à ce qu’un maximum de pays soient représentés, et on veut avoir une diversité, proposer un reflet de notre société », insistent Roselyne Chamoux et Denis Defaut.

L’ACNE sème son amour du cinéma hors du multiplexe, au lycée Alain-Colas et à La Maison, où sont organisées quatre fois par an des Rencontres cinématographiques et philosophiques animées par Daniel Ramirez et Julien Labia. Elle assure également les séances de Cinéma solidaire à la maison d’arrêt de Nevers, en partenariat avec le Service pénitentiaire d’insertion et de probation.

Pour ses 30 ans, l’ACNE a élaboré une programmation flamboyante :

  • Week-end inaugural du 7 au 10 février,
  • Semaine roumaine du 30 avril au 5 mai,
  • Carte blanche à Michel Ciment (légende de la critique ciné) du 18 au 20 septembre,
  • Hommage à Eric Rohmer du 15 octobre au 15 décembre.

Premier temps fort, le Week-end inaugural débute par la projection, en avant-première, de La Bonne épouse, de Martin Prévot, avec Juliette Binoche, Yolande Moreau et Noémie Lvovsky (vendredi 7 février, 20 h, Cinémazarin).

Samedi 8, 20 h, Théâtre municipal : intervention musicale d’Irina Prieto Bottella accompagnée d’extraits de films sur le thème Le Troisième personnage : réflexions sur le travail de composition de musique à l’image (entrée gratuite).

Dimanche 9, 15 h, Théâtre municipal : Horus, prince du soleil, film d’animation japonais d’Isao Takahata et d’Hayao Miyazaki (entrée gratuite).

Lundi 10, 19 h, La Maison (salle Lauberty) : Aguirre, la colère de Dieu, classique de Werner Herzog, dans le cadre des Rencontres cinématographiques et philosophiques.

Programmation complète sur acne-cine.com

Aguirre, la colère de Dieu, avec l’inoubliable performance de Klaus Kinski, sera projeté et débattu lundi 10 février, à 19 h, à La Maison (salle Lauberty).

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