En 2019, Nevers Agglomération remplace son Plan climat énergie territorial, en vigueur depuis 2012, par un Plan climat air énergie territorial (PCAET) qui l’engage jusqu’en 2025. D’ici l’été, une stratégie et un plan d’actions seront définis pour réduire les consommations d’énergie, en particulier dans l’habitat et les transports, mais aussi développer la production d’énergies renouvelables, insignifiante alors que le potentiel est vaste.
Le 19 décembre 2018, l’amphithéâtre de Nevers Agglomération a accueilli la première réunion du comité de pilotage du Plan climat air énergie territorial (PCAET). Une quarantaine de personnes – élus communautaires et partenaires – ont découvert le diagnostic dressé par le cabinet Inddigo, avec ses cotraitants Hespul et Solagro. L’association AtmoBFC était présente pour aborder la qualité de l’air, rappelant les points d’attention pour que l’on continue à bénéficier d’un bon état de l’air sur notre territoire.
Cette présentation du diagnostic est la première phase d’une maturation qui aboutira, d’ici l’été 2019, à un programme d’actions pour les six prochaines années. Devenu obligatoire pour les intercommunalités de plus de 20 000 habitants (1), le PCAET succède au Plan climat énergie territorial (PCET), que Nevers Agglomération avait adopté de façon volontaire en 2012. Le bilan de celui-ci a naturellement nourri le diagnostic présenté le 19 décembre, avec une tendance amorcée à la baisse globale de la consommation d’énergie ou d’émission des gaz à effet de serre (respectivement – 5 et – 15 % entre 2010 et 2014), mais aussi le poids constant de la précarité énergétique et l’inflation préoccupante du « poste » transports, qui aurait dû diminuer au cours des six dernières années.
Le travail sur la mobilité (transports en commun, covoiturage, etc.) et l’amélioration de la performance énergétique, tant dans l’habitat (voir photo) que dans les bâtiments publics, devraient sans surprise figurer en bonne place dans le programme d’actions que les acteurs du PCAET vont définir au cours des prochains mois. Mercredi 23 janvier, une séance de travail est organisée pour les élus et le conseil de développement de Nevers Agglomération, avec la méthode d’animation « TEPOS » autour d’un plateau et de cartes à jouer représentant la situation énergétique du territoire. Objectif de l’exercice : co-construire le futur énergétique du territoire.
La stratégie qui sortira de cette séance abordera également la question de la production d’énergies renouvelables, domaine dans lequel l’agglomération fait figure de zone quasiment blanche : en 2016, alors que l’achat d’énergie hors du territoire représentait 130 M€, la production ne pesait que 4 M€. Or, le diagnostic a mis en évidence un potentiel aussi vaste qu’inexploité, en particulier dans le photovoltaïque et l’éolien. S’il était valorisé, il permettrait à l’agglomération de produire en 2050 davantage d’énergie qu’elle n’en consomme.
Plus ambitieux que son prédécesseur, le PCAET mise sur l’exemplarité des collectivités et pouvoirs publics. Son enjeu est aussi d’impliquer l’ensemble du secteur privé pour engager la transition énergétique sur tous les plans. Au-delà des consommations d’énergie locales, ce sont toutes les consommations indirectes qui participent aux émissions de gaz à effet de serre modifiant le climat, telles que l’acquisition et l’usage de produits manufacturés ayant traversé la planète pour être vendus dans l’agglomération. Cette prise de conscience collective et massive est l’un des principaux défis de ce PCAET dont les étapes et évolutions seront à suivre sur le site internet de Nevers Agglomération.
Pour Fabrice Berger, vice-président de Nevers Agglomération en charge de la valorisation des déchets, de l’efficacité énergétique et du PCAET, le contexte est propice à un changement des mentalités et des actes : « Les gens se rendent compte qu’il se passe quelque chose au niveau de la planète : les saisons sont déréglées, les étés de plus en plus chauds. Les élus sont aussi sensibles à ces phénomènes et souhaitent s’engager dans la protection de l’environnement. Par exemple, l’Agglomération soutient l’achat de vélos à assistance électrique, le programme « J’isole chez moi pour 1 € » (en s’assurant que les travaux seront faits dans les règles de l’art). Nous travaillons aussi à un projet d’usine de méthanisation. Quant à la ressource en eau, nous y veillons en améliorant le rendement du réseau de distribution. »
Le vice-président n’élude toutefois pas l’ampleur de certains défis du PCAET, comme la production d’énergies renouvelables : « Nous partons de loin, il est possible de faire beaucoup mieux. Le potentiel éolien est important, mais c’est une technologie qui a un problème d’acceptabilité dans l’opinion publique. Il sera plus facile de développer le photovoltaïque, surtout sur les bâtiments industriels et commerciaux, ou ceux des collectivités. » La réduction de la consommation d’énergie, déjà engagée, sera elle aussi complexe, surtout dans le domaine des transports, « étant donné l’organisation du territoire, qui est essentiellement rural » : « Tout le monde est attaché à son véhicule, pour des raisons de liberté. Mais en 2014, quand nous avons refondé l’architecture de notre réseau de transports en commun, nous avons vu que les habitants l’utilisaient davantage. »
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Depuis la loi de 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte.