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Photo Carlotta Forsberg / AS Talents

Chahutée par la crise sanitaire, la culture sera au cœur de la conférence du think tank du Centre scolaire Notre-Dame, mardi 7 décembre à 14 h au lycée professionnel (118 rue des Montapins). Aux côtés de Jean-Luc Revol, homme de théâtre et directeur de La Maison, le comédien Jérôme Anger dialoguera avec les membres du think tank et avec le public. Une première pour le héros de la série Docteur Sylvestre, qui viendra partager son expérience et son regard sur un métier de plus en plus exposé aux gloires éphémères.

Son nom parlera peut-être moins aux lycéens du Centre scolaire Notre-Dame (CSND) qu’à leurs parents, mais son visage fait partie du paysage audiovisuel – et affectif – de ces trois dernières décennies. Connu pour son rôle d’inspecteur dans la série Julie Lescaut et surtout pour avoir porté la blouse et le stéthoscope du Docteur Sylvestre à la fin des années 1990, Jérôme Anger sera sur la scène de la salle de conférences du lycée professionnel (rue des Montapins), mardi  7 décembre à 14 h.

Le comédien a répondu à l’invitation du think tank du CSND, qui s’attache depuis plusieurs années à aguerrir ses membres à l’art du débat et de la réflexion en les confrontant à de vastes sujets de société – la médecine, la cybersécurité, les médias, etc. Au tour de la culture, donc, pour une conférence repoussée d’une année scolaire par la pandémie. En compagnie de Jean-Luc Revol, directeur de La Maison, acteur et metteur en scène nivernais, Jérôme Anger se livrera à un exercice du questions-réponses en public, sur le thème très bac philo « La culture est-elle une réponse ?« , qu’il aborde avec curiosité : « C’est la première fois que je le fais. Je me suis dit que cela pouvait être intéressant d’échanger avec des élèves, de parler de mon métier. Je souhaite aussi qu’ils m’apportent leur point de vue, leurs idées ; c’est toujours enrichissant. »

Les premiers contacts, avant la crise sanitaire, n’ont pas été découragés par les reports ni par les impératifs d’agenda de l’artiste, qui à 63 ans garde l’énergie de ses débuts : « Je ne me sens pas vieux dans ma tête. Quand on joue, on a un rapport différent au temps, cela permet de rester jeune. Je ne suis pas en retraite, je viens d’écrire un seul en scène – mon premier – et j’ai des projets de cinéma. »

L’ancien élève du Conservatoire supérieur d’art dramatique de Paris parlera sans doute de l’évolution du métier d’acteur, un sujet qui le questionne : « On fait croire aux jeunes que tout est facile, qu’il suffit de faire du buzz pour faire carrière. Je fais encore partie de la génération pour laquelle il fallait avoir du talent pour être connu ; aujourd’hui, il faut être connu pour avoir du talent, on voit des gens aller très haut, très vite, mais ne pas durer, alors que comme disait Louis Seigner, le vrai talent, c’est de durer ». Une carrière, c’est comme une traversée de l’Atlantique, parfois il y a du vent, parfois non ce qui compte, c’est d’arriver de l’autre côté. J’en vois trop qui cassent en cours de route, parce qu’on leur vend la facilité. »

Jérôme Anger ne vient pas pour autant jouer le sage diffusant son expérience ex cathedra : « Cela ne me ferait pas forcément rêver d’être jeune aujourd’hui, avec le Covid, les problèmes économiques, etc. Mais je reste optimiste, je trouve les jeunes très intelligents. Je ne nous fais plus confiance pour l’environnement, je leur fais confiance à eux. On nous a vendu un monde différent après le Covid, mais rien n’a changé. »

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