Fermée depuis deux ans, au premier étage du Forum de Nevers, la librairie Pôle-Arts 58 reviendra à la vie du 23 au 27 mai, pour la 3e édition de L’Arrosoir. Les arts pleuvront sur les 1 000 m2 de friche commerciale pour y faire croître des émotions, des rencontres et de la pensée, sur le thème On colours.
De la librairie Pôle-Arts 58, il ne reste que des enseignes au plafond, des affiches aux murs, des empreintes au sol. Comme la reliure d’un livre éviscéré de ses pages. Au premier étage du Forum, quartier Saint-Arigle, le commerce liquidé en juin 2016 est devenu un « open space » assoupi de 1 000 m2. La vie bruisse au dehors du caveau, en attendant un hypothétique repreneur.
Du 23 au 27 mai, l’association L’Arrosoir injectera une bouffée d’arts et d’oxygène dans cette friche commerciale, comme elle l’avait fait en 2016 pour la galerie de Rémigny et en 2017 pour la manufacture de faïence Montagnon. Si la recette – ressusciter un lieu en déshérence – ne change pas, cette 3e édition de L’Arrosoir adopte un format « plus ramassé mais pas moins dense », selon Guy Matchoro, artiste neversois et nouveau président de l’association.
En invitant Michèle Magema, artiste aux performances engagées, et Béopé, graffeur-calligraphe, L’Arrosoir 2018 ne fera pas couler l’eau tiède sur le terreau vierge du Forum. Evocation des migrants noyés en Méditerranée pour l’une (What the sea didn’t take me) et représentation de la logorrhée de la présidentielle 2017 pour l’autre (Partie de campagne) incarnent l’ambition de l’événement, qui transcende le simple « home staging » pour local à louer : « Faire un mouvement de pensée », insiste Guy Matchoro.
Et même « faire jaillir la clarté » grâce à Droit de question, une soirée débat façon agora – ou forum… – durant laquelle les spectateurs pourront poser des questions. L’impératif de la nouveauté n’épargne pas la jeune manifestation, qui s’enlumine cette année d’une librairie éphémère réunissant les livres d’art du Cyprès, de la Fnac, de la Maison de la presse, de Ravisius Textor et d’Entre-deux, la petite dernière née à la Jonction ; la médiathèque Jean-Jaurès présentera par la même occasion quelques joyaux de son fonds beaux-arts, et Marguerite, le portail numérique des médiathèques de la Nièvre.
Autre nouvelle pousse de l’année, une soirée dégustation fera table commune pour les spécialités de dix pays, grâce au comité de coordination des villes jumelées de Nevers. Elles seront arrosées de vins de la région. Seul rendez-vous payant (10 €) de ces cinq jours, cette soirée pour cent convives, sans réservation (« premiers arrivés, premiers servis »), porte en elle le « partage de valeurs, la mixité, le métissage », selon Guy Matchoro, qui veillera à la scénographie de cette brève jungle artistique.
Programme
Mercredi 23 mai : 19 h, inauguration.
Jeudi 24 : 14 h, ouverture ; 18 h, « jeudi du Charbon » délocalisé avec Bounce (rock) et la batucada Les Niévrosés (percussions brésiliennes).
Vendredi 25 : 14 h, dédicace du livre Nos regards mêlés et vente des photos d’époque de Nevers par Monique Thuriot-Prémery ; 18 h 30, soirée débat Droit de question ; 20 h 30, concert électro avec The Loglady, Sata et Frissson.
Samedi 26 : 14 h, Emmaüs en ville ; 15 h, performance de Michèle Magema ; 18 h, soirée dégustation ; 21 h, concert de Balladur et Pr2B (électro-pop).
Dimanche 27 : 12 h, brunch ; 18 h, fermeture.
L’Arrosoir est en quête de bénévoles. Contact via larrosoir.nevers@gmail.com ou la page Facebook.