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Jusqu’au 2 juin, le Ciné photo club nivernais (rue Sabatier à Nevers) expose les Histoires « d’atmosphère » de Robert-Pierre Parent. Volontaires ou nées de rapprochements fortuits, ses séries de photographies tracent des jeux de pistes dans lesquels se croisent l’art et l’humour, l’éternel et le fugace… et même une tomate libertine.

Robert-Pierre Parent assemble les images comme naguère les étoffes et les matières. À 75 ans, l’ex-styliste modéliste en haute couture entretient son œil et son esprit grâce à la photographie, cultivée en hobby parmi d’autres : « Je ne me prends pas au sérieux », assure-t-il, regard et sourire malicieux.

Sa quatrième exposition avec le Ciné photo club nivernais, dont il est membre depuis quelques années, illustre son sens du jeu et de la composition. En deux ou trois images, une demi-douzaine au maximum, chacune de ses Histoires « d’atmosphère » forme un puzzle dans lequel le spectateur peut projeter son imaginaire. Orage d’automne au Jardin du Luxembourg, reflets abstraits sur des carrosseries de prototypes, variation autour de la tache rouge de Van Gogh… Tout nourrit l’inspiration de Robert-Pierre Parent : « La démarche reste esthétique. Il faut que ça raconte une histoire, que ça étonne. »

Prises en rafale ou à plusieurs années d’intervalle, ses photographies sont devenues des séries dont il écrit le scénario et maîtrise le montage. Avec un goût prononcé pour la mise en abyme, comme le montrent ses portraits de spectateurs d’expositions de sculptures ou de peintures. Même quand elles s’emparent de sujets « sérieux » (le temps, l’espace, l’éternité), ses histoires gardent une légèreté soyeuse, sans prétention, et posent un regard tendre ou ironique sur le monde. Son ultime série, dans le sens des aiguilles d’une montre, lève le voile sur une sensualité canaille : deux images juxtaposées, insultes crachées en peinture rouge sur palissade grise auxquelles répondent, sur assiette en gris photoshopé, deux tomates complices dont l’une a été dotée par la nature d’une protubérance équivoque. « Pourquoi tant de haine… et si peu d’amour », interroge le cartel. Le photographe confie : « Cette série, j’ai hésité à la mettre. » Autour des pommettes rougissantes, le regard et le sourire espiègles disent le contraire.

Pratique. 3, rue Sabatier, l’exposition est visible jusqu’au 2 juin les mercredis, vendredis et samedis de 14 h 30 à 18 h.

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