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Loin de l’engluer dans des sables mouvants, la crise sanitaire et économique donne des ailes à Antoine de Wilde et à sa French Run, créée en 2019. Ouverture d’une seconde boutique à Paris, d’une salle de sport à Nevers, relance de la Look en versions gravel et cyclosportive, entrée au Village by CA Nevers : l’athlète entrepreneur a multiplié les initiatives en quelques mois, en veillant à ne pas brûler les étapes.

Fin novembre 2020, en plein reconfinement, Antoine de Wilde ouvrait la boutique La French Run, dédiée au monde du running, place Saint-Sébastien à Nevers. Un défi au contexte sanitaire et économique plus enclin à redouter les baissers de rideau qu’à fêter les inaugurations, mais aussi un projet réfléchi : « Il n’y avait plus de magasin spécialisé dans le running à Nevers. Le dernier avait fermé il y a quatre ans. On avait d’abord un projet de boutique éphémère, mais le lancement par la Ville des pépinières commerciales nous a permis de nous lancer sur le long terme. Nous avons aussi bénéficié du Prêt garanti par l’Etat, du règlement d’intervention de Nevers Agglomération pour les travaux. Ce sont des aides qui donnent un peu de souplesse, l’envie de se jeter à l’eau ; sans elles, on n’aurait pas ouvert la boutique. »

Pour l’athlète devenu apôtre du running à Nevers et dans la Nièvre grâce aux courses de masse Bottine et Moustache, cette ouverture est un (grand) pas de plus vers l’après-carrière : « J’ai 36 ans. La French Run, c’est un moyen de préparer la reconversion, de penser à l’après. » En deux ans à peine, les projets s’enchaînent : création du Nevers Marathon en 2019, ouverture d’une salle de sport (La French Run Academy) à la porte du Croux en juin, et, début juillet, inauguration d’une seconde boutique à Paris, dans le XVIe arrondissement.

« On voulait avoir une seconde boutique pour avoir plus de souplesse dans la gestion des stocks, et davantage de visibilité. On pensait plutôt à une ouverture dans la région fin 2022, on cherchait sur Auxerre, Beaune. Paris, c’est le fruit du hasard et du feeling ; on a trouvé ces locaux, très proches du bois de Boulogne, avec aucun concurrent direct dans un rayon de 2,5 km, grâce à Arnaud Le Claire et à son expertise de l’immobilier (également patron du Domaine du Grand Bois à Gimouille, NDLR). C’est à deux heures de Nevers, et cela constitue un enjeu pour les événements que l’on organise : l’Ile-de-France est la quatrième région représentée sur Nevers Marathon. »

Antoine de Wilde est conscient du risque qu’il prend en ouvrant deux boutiques en moins d’un an : « C’est vrai que cette seconde boutique arrive un peu tôt, mais avec la crise Covid, on était pratiquement dans l’obligation de trouver des solutions pour nos stocks. » L’e-commerce est une autre piste, que le chef d’entreprise a décidé de creuser : « Seuls 5 % de nos ventes se font en ligne. On n’a pas pu travailler sur le digital, par manque de temps. » D’où l’idée de rejoindre Le Village by CA Nevers, à L’INKUB, et sa constellation de start-up : « Nous allons y entrer le 15 août. Je suis l’activité du Village by CA Nevers depuis pas mal de temps. En fait, on a le fonctionnement d’une start-up, mais sans avoir levé 5 M€ de fonds. C’est pourquoi j’ai souhaité candidater, pour trouver des solutions à nos problématiques digitales, sur nos boutiques et nos événements, et parce que je pense qu’il y a des synergies à mettre en place avec les start-up du Village. »

Quelques jours avant un Nevers-Paris au pas de course et en équipe pour l’ouverture de la boutique dans le XVIe, Antoine de Wilde était chez Look Cycle pour l’annonce officielle de la relance de la cyclosportive La Look sous l’égide de La French Run : « On organise surtout des événements running et on voulait se challenger avec un événement dans une autre discipline. La Look n’avait plus eu lieu depuis 2016, et on savait que son retour était attendu. » Tout en respectant l’esprit de la Look, la French Run lui imprime sa marque, avec une Look d’automne, dimanche 26 septembre, réservée aux adeptes du gravel (23 et 70 km), une discipline née aux Etats-Unis qui combine cyclisme sur route et tout-terrain grâce à un vélo spécifique, le gravel, hybride musclé du modèle « route » et du VTT : « C’est le vélo de demain. On ne voulait pas attendre cinq ans pour lancer cette épreuve. On veut être des précurseurs. » La cyclosportive « classique », elle, aura lieu en mai 2022 ; les itinéraires seront annoncés en septembre. Comme pour la version gravel, le départ et l’arrivée seront à Nevers, éternel port d’attache d’Antoine de Wilde. Lui regarde déjà vers 2022, avec un projet d’« ultra-gravel » qui mènerait les cyclistes jusqu’au Morvan.

Sur le versant événements de la French Run, la rentrée sera particulièrement frénétique, avec les Bottine et Moustache de Nevers, Cosne et Decize enchaînées les 3, 4 et 5 septembre : « On peut ainsi réduire les coûts de communication et d’organisation. Grâce à nos partenaires fidèles, tous les frais sont financés, ce qui nous permet de remettre l’intégralité des inscriptions à la Ligue contre le cancer. Depuis le lancement de la Bottine et de la Moustache, qui en sont à leur 9e édition, 140 000 € ont été reversés à la Ligue contre le cancer dans la Nièvre. On en est très fiers. »

Deux semaines plus tard, les 18 et 19 septembre, la 3e édition du Nevers Marathon by Plus sera organisée entre le circuit de Nevers-Magny-Cours et Nevers, avec plusieurs déclinaisons : marathon individuel, ekiden (relais à six) et, nouveauté 2021, le semi-marathon, sans oublier les épreuves pour enfants, le Marathon Kids. « On a été le seul marathon organisé en 2020, avec 1 500 coureurs venus de 84 départements, et un parcours qu’il a fallu revoir quatre jours avant à cause de la deuxième vague. Mon but, c’est que ce marathon soit dans le Top 10 national, et qu’il soit le cadre d’un championnat de France, d’ici cinq ans. »

Avec le temps, le marathon est devenu la discipline de prédilection de celui qui fut champion de France junior de cross-country : « Je suis un crossman. Le cross-country, c’est le père de l’athlétisme. » Courir par tous les temps, sur tous les terrains, telle est la définition de la « liberté » chérie par Antoine de Wilde, et préservée coûte que coûte, malgré l’empilement des activités : « J’arrive à courir tous les jours. C’est un équilibre pour moi, ça fait partie de moi. Quand je cours, je ressens un sentiment de liberté inestimable. Et je pense à tous les gens qui ne peuvent pas ou plus courir. C’est une discipline très ingrate, mais ça reste un plaisir plus qu’une contrainte. » Un « plaisir » qu’il communique à la vingtaine de personnes qu’il coache, ou aux adeptes de la French Run Academy : « On l’a ouverte en cohérence et synergie avec tout ce qu’on a fait ces dernières années. »

Si sa fierté est d’avoir « contribué à démocratiser le running » à Nevers et de compter « quatre salariés » à la rentrée, Antoine de Wilde garde en éveil son âme de compétiteur, qui l’avait mené à la 7e place du championnat de France de marathon en 2016 : « Mon objectif, c’est de recourir de beaux marathons, comme la Sainté-Lyon, le marathon du Mont Blanc, le marathon du Médoc. »

En savoir plus : www.lafrenchrun.com, www.neversmarathon.com, lalookfrance.com

 

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