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Du jeudi 8 au samedi 10 novembre, Nevers sera le berceau du 1er Sommet international de l’innovation en villes médianes (SIIViM). Cet événement sans précédent, créé par Nevers Agglomération, réunira à la Maison des sports des dizaines de villes et de territoires, ainsi qu’une centaine de start-up, autour d’une volonté : démontrer la vitalité et le potentiel des villes médianes, chaînon central et longtemps négligé de l’aménagement du territoire.

L’océan les sépare mais ils parlent d’une même voix. Lundi 5 novembre, Denis Thuriot, maire de Nevers et président de Nevers Agglomération, et Michel Angers, maire de Shawinigan (Québec), ont présenté ensemble, et en visioconférence, le Sommet international de l’innovation en villes médianes (SIIViM), qui se déroulera du 8 au 10 novembre à Nevers. Les deux élus sont les initiateurs de cette manifestation sans précédent, qui met à l’honneur et en lumière les villes médianes d’ici et d’ailleurs – Québec, Israël, Pologne, Tunisie, Portugal, etc. L’idée, née d’une rencontre outre-Atlantique au printemps, s’est concrétisée grâce à une mobilisation massive des équipes de Nevers Agglomération : « C’était un vrai challenge. On savait que ce serait impossible pour 2018, c’est pour ça qu’on l’a fait », a salué Denis Thuriot.

Le SIIViM sera l’acte de naissance du réseau des villes médianes, une appellation volontairement préférée à celle de villes moyennes : « Moyen, c’est comme à l’école, ni bon ni mauvais. Nous, on essaie d’être bons », a justifié le président de Nevers Agglomération. Avec la présence du secrétaire d’État chargé du numérique, Mounir Mahjoubi, mais aussi de représentants de métropoles (Dijon, Strasbourg), le sommet international prouve que l’initiative neverso-québécoise intéresse au-delà des villes médianes, près de 200 villes de 20 000 à 100 000 habitants qui rassemblent 25 % de la population française.

Après avoir vécu l’âge d’or de l’industrie puis son ressac, les villes médianes mettent le cap sur l’innovation, le numérique. « Nos territoires ont compris qu’il était nécessaire de changer d’époque », a souligné Alain Bourcier, vice-président de Nevers Agglomération en charge du numérique. « Nous avons perdu l’industrie, le numérique doit prendre le relais. La dimension des territoires n’est pas un problème, nous pouvons rivaliser avec les grandes métropoles. Il y a quelques années, personne n’aurait cru cela : les territoires médians émergent, et ils sont porteurs d’économies nouvelles. »

Le rebond après la désindustrialisation, Shawinigan en fait l’expérience, comme l’a expliqué Michel Angers : « Quand notre industrie s’est écroulée, nous nous sommes pris en main, en créant le Digihub (incubateur de start-up, NDLR). Nous viendrons à Nevers pour expliquer ce que nous avons réussi, mais aussi pour voir ce qui se fait de bon de votre côté. Je suis convaincu que c’est le début d’une belle histoire entre nos deux continents. »

Bruissant de la polyphonie d’une vingtaine de conférences, le SIIViM donnera également corps au concept de « smart city » grâce au démonstrateur, un espace de 1 000 mètres carrés aménagé dans la Maison des sports. Les professionnels, vendredi, et le grand public, samedi, pourront y toucher du doigt les innovations proposées par une centaine de start-up, dans tous les aspects du quotidien : habitat, éducation, espaces publics, santé, loisirs, etc. Une façon d’appréhender un futur aux portes des villes, quelle que soit leur taille : « L’innovation effraie, elle peut paraître réservée à ceux qui savent. Nous voulons montrer le contraire, montrer que l’innovation est au service de l’homme, des relations humaines, et non l’inverse », a insisté Denis Thuriot. « Nous voulons rassurer, et faire l’inclusion numérique. Un des buts de la révolution industrielle était de réduire la pénibilité ; elle n’y est pas toujours parvenue. Ce sera un des défis de la révolution numérique. »

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