Projet majeur des cinq ou dix prochaines années, la rénovation de l’entrée sud de l’agglomération de Nevers a bouclé une première étape, celle du diagnostic présenté lors d’une réunion publique en visioconférence. L’analyse confirme le ressenti des riverains et des usagers : à bout de souffle, les trois kilomètres de la route de Lyon ont besoin d’une modernisation en profondeur.
La préservation du patrimoine hérité de la Nationale 7, comme les publicités murales, fait partie des attentes recensées dans les questionnaires sur la requalification de la route de Lyon.
Pour consulter les détails du diagnostic, cliquez ici : Diagnostic entrée sud Agglo
Pendant des décennies, la « route de Lyon » a symbolisé pour des millions d’automobilistes la fin de la lente traversée de Nevers et la promesse d’une avancée un peu plus rapide sur la Nationale 7 vers le terminus des vacances. L’artère aux flancs larges quitte l’agglomération, à cheval sur Nevers, Challuy et Sermoise-sur-Loire, sur trois kilomètres pratiquement rectilignes taillés à la hache dans la plaine alluviale ligérienne.
Si la Nationale 7 a quitté Nevers au profit du contournement de l’A77, la route de Lyon n’a jamais pris le virage du XXIe siècle. « Triste », « vieillissante », « peu esthétique » : l’ex-voie royale des congés payés a perdu de sa superbe avec le tarissement de son flot de vacanciers. Les riverains et les usagers qui l’empruntent pour rallier Nevers ont confirmé, par leur avis recueilli sur questionnaire en début d’année, qu’il devenait urgent de redonner une nouvelle vie à une route en fin de cycle.
En accord avec les communes concernées, Nevers Agglomération a pris le problème à bras-le-corps et lancé une étude de préfiguration et d’aménagement de l’entrée sud de son territoire. L’objectif est double : donner un cadre de vie plus plaisant aux habitants et aux commerçants de la route de Lyon, et adoucir l’impression offerte aux visiteurs qui (re)découvrent l’agglomération en empruntant cet axe.
Confiée à un groupement (1), l’étude a débuté par un diagnostic dont les conclusions ont été présentées lors d’une réunion publique transformée par le contexte sanitaire en visioconférence sur Zoom et Facebook live, lundi 9 novembre. La rencontre, qui devait se dérouler dans une salle du Pré-Fleuri, s’est finalement tenue depuis le Théâtre municipal de Nevers. Sur scène, le président de Nevers Agglomération et maire de Nevers, Denis Thuriot, a présenté les enjeux du projet en compagnie de Fabrice Berger, maire de Challuy, et de Manuel de Jesus, maire de Sermoise-sur-Loire.
L’ampleur du chantier est telle que ni son coût ni sa durée ne sont connus pour l’instant : « L’objectif est de démarrer les travaux en 2022. Ils se feront probablement en plusieurs tranches », a expliqué Denis Thuriot, tandis que Fabrice Berger en esquisse la fin « en 2025 ou en 2030 ». De fait, la « requalification » de l’entrée sud ne se limite pas à une simple problématique routière, une banale affaire de chaussée, de trottoirs et de signalétique. Les enjeux économiques sont essentiels, entre les conditions de travail et d’accès des 28 commerces de toute taille (de la boulangerie à la grande surface), associés au projet, et l’attractivité à susciter pour de nouveaux investisseurs.
« Nous devrons aussi prendre en compte la question du logement, car le taux de vacance est particulièrement important sur cette route », a également insisté Denis Thuriot. L’ascension de l’USON Nevers Rugby sur la dernière décennie a ajouté un autre paramètre à l’équation, celui de la cohabitation des riverains avec les milliers de spectateurs qui affluent vers le stade du Pré-Fleuri en voiture et génèrent d’inévitables soucis de stationnement. Enfin, l’incitation à favoriser les modes de déplacement doux (marche et vélo) se heurte à la « vocation routière » historique d’une route qui voit passer 7 000 à 14 000 véhicules par jour.
Tous ces enjeux ont été confortés par les réponses au questionnaire mis en ligne en début d’année. Sur les 158 « répondants », plus de 70 % habitent dans les trois communes irriguées par la route de Lyon. La conclusion est sans appel : 92 % des questionnaires révèlent une image négative de cette voie sur laquelle ils vivent ou circulent quotidiennement. Les attentes ? Un meilleur stationnement, de la verdure, de la place et de la sérénité pour les cyclistes et les piétons, des liaisons moins dangereuses avec la campagne environnante, dont les atouts sont insuffisamment valorisés.
Les contours de la future route de Lyon restent à définir : « Ce soir, nous ne sommes pas là pour une réunion d’arbitrage sur un projet terminé. Nous n’en sommes qu’au début », a rappelé Denis Thuriot. Les élus de Nevers Agglomération tiennent à garder un aspect « implicatif » et concerté pour un projet qui touche le quotidien de milliers d’habitants.
- Citadia Conseil, Even Conseil, Iris Conseil, SCET et Aire publique.