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Sur une esplanade du Palais ducal emportée dans un tourbillon de couleurs, de danses et de joie par la compagnie Artonik, les Zaccros d’ma rue ont refermé une édition des 20 ans en forme de bilan euphorique. En deux décennies, les arts de la rue ont conquis leur public, à Nevers et dans toute l’agglomération, comme l’ont rappelé les Balades bouclées dans la ferveur d’un Oncle Vania joué sur les chaumes de Gimouille devant 700 personnes.

Le Théâtre de l’Unité, troupe historique du théâtre de rue, invitée pour la première fois aux Zaccros en conclusion des Balades dans l’Agglo.

Chaque édition des Zaccros recèle son lot d’images gravées à l’eau-forte dans la rétine des spectateurs et la mémoire d’Alarue, l’association organisatrice. L’œil sensible du photographe « maison » Aït Belkacem est le plus fidèle témoin et contributeur de l’histoire qui s’écrit, tous les débuts de juillet, entre un territoire, sa géographie, ses habitants et la famille bigarrée, hétéroclite follement inventive des arts de la rue.

L’édition des 20 ans, du 1er au 7 juillet, aura alimenté la légende et l’iconographie d’un festival né fortuitement dans l’aspiration du Grand Prix de France de Magny-Cours. Le cirque de la F1 est reparti, le barnum des Zaccros est resté, porté par Françoise Ducourtioux, directrice artistique originelle d’Alarue, et son escouade de jeunes talents régulièrement renouvelée. A l’heure de la figure imposée du bilan, une dizaine de jours après la retombée du nuage final de poudres colorées d’Artonik, la fatigue et les paillettes d’une semaine d’émotions cerclent encore ses yeux et ceux de Vanessa Bérot, chargée de communication et du développement des publics.

« On avait la pression pour ces 20 ans, on en sort tous épuisés », sourit l’aînée – les Zaccros mobilisent les trois permanents et les membres du conseil d’administration d’Alarue, 15 intermittents et plus de 70 bénévoles. « Multicolore et multi-couleurs », l’édition anniversaire s’est terminée dans la liesse du spectacle participatif Color of time, de la compagnie Artonik – 30 danseurs et des bourrasques de poudres colorées transformant la foule en mosaïque extatique : « C’est un spectacle qui a marqué les gens et qui va marquer les mémoires », assure Françoise Ducourtioux, ne regrettant ni le pari ni l’investissement hors normes (25 000 € pour le spectacle), qui a absorbé l’essentiel de la subvention exceptionnelle de 6 000 € accordée par Nevers Agglomération à ce millésime à part (1).

La tranche d’humanité du banquet Cucine(s) LAB (voir article du 10 juillet), projet de territoire unissant des artistes et des habitants des quartiers Politique de la ville, nourrira elle aussi la collection des souvenirs de 2019. Précédant le week-end festif de Nevers, les Balades dans l’Agglo ont exalté le travail au long cours mené par Alarue pour bâtir un public de spectateurs-connaisseurs. Du 1er au 4 juillet, chaque représentation a fait plus que le plein, comme à Parigny-les-Vaux, où la cour de l’école a été balayée par la tornade « Jacqueline et Marcel », duo formant la compagnie L’Art Osé, qui a passé à la centrifugeuse Le Médecin volant de Molière en 45 minutes piquées d’improvisations délirantes.

La compagnie L’Art Osé a joué sa « totale » pour les 20 ans des Zaccros, dont Le Médecin volant, un Molière survolté, dans la cour de l’école de Parigny-les-Vaux.

Dans un champ de la Ferme Intention, à Gimouille, 700 personnes se sont serrées sur les chaises et les bottes de paille ou sont restées debout pour le clou des Balades, Oncle Vania à la campagne de Tchekhov interprété avec énergie, impertinence et humour par le Théâtre de l’Unité, mythique troupe descendue d’Audincourt (Doubs) : « Je voulais rendre hommage à ces pionniers du théâtre de rue, que j’avais vus en 1980 à la Falaise des fous mais que je n’avais jamais programmés », souligne Françoise Ducourtioux, qui a vécu pour l’occasion une autre première, une coproduction artistique avec La Maison (ex-MCNA) doublée d’un partenariat avec la Ferme Intention.

A peine refermés, les Zaccros sont déjà tournés sur 2020, pour lesquels les têtes chercheuses d’Alarue écumeront les grands festivals de Chalon et d’Aurillac, mais aussi Cergy et Angers. Histoire de bâtir une affiche très danse et cirque dont le titre est déjà connu : Les Zaccros entrent en piste. Habituellement accolé au début juillet, le festival sera cette fois-ci décalé du 6 au 12 pour ne pas être perturbé par l’annonce, tardive elle aussi, des résultats du bac.

 

  1. 6 000 € qui s’ajoutent aux 120 000 € versés par l’Agglomération à Alarue, qui revendique parmi ses vertus des retombées économiques pour le territoire, dont 20 000 € de traiteur et 15 000 € d’hébergements.

La venue du Théâtre de l’Unité a fait l’objet d’une coproduction artistique entre Alarue et La Maison, une première dans l’histoire des Zaccros.

Avec 700 spectateurs, Oncle Vania a établi le record de fréquentation pour les Balades 2019, qui ont toutes réuni plusieurs centaines d’amateurs d’arts de la rue dans les communes de l’agglomération.

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