Ouverte en 1994 au lycée Alain-Colas, l’Ecole supérieure d’arts appliqués de Bourgogne (ESAAB) rayonne bien au-delà de la Nièvre. Ses diplômés travaillent partout en France et dans le monde, ses partenariats la mènent jusqu’en Chine. Particulièrement active sur le territoire, l’école a entamé sa mue en 2018, avec la mise en place d’un Diplôme national des métiers d’arts et de design (DNMADE) qui a reçu 900 candidatures de toute la France… pour 45 places.
Quelques exemples de projets réalisés par les élèves de l’ESAAB pour la campagne contre les violences conjugales pour le Centre d’information sur les droits des femmes et de la famille (CIDFF). © ESAAB
Les marquages au sol des zones 20 km/h en centre-ville, la façade de l’Inspection académique au Banlay, la balustrade en aval du pont de Loire, mais aussi une campagne remarquable contre les violences conjugales pour le Centre d’information sur les droits des femmes et de la famille (CIDFF), etc. Les étudiants de l’Ecole supérieure d’arts appliqués de Bourgogne (ESAAB) impriment régulièrement leur patte à Nevers.
L’école n’est pourtant pas aussi connue qu’elle le mériterait : « On a un déficit d’image. Quand on parle de Nevers, on parle de l’ISAT, de l’Inkub, mais l’ESAAB n’est pas dans les radars. La finalité de cette manifestation, c’est de nous faire réapparaître auprès des collectivités, des entreprises », se désolait Jean-Luc Diény, professeur d’arts appliqués, lors du vernissage de l’exposition d’Eva Bergera – une élève devenue artiste – à la médiathèque Jean-Jaurès, en décembre 2017- janvier 2018.
Proviseur depuis 2016 du lycée Alain-Colas (la maison mère de l’ESAAB), Philippe Goux s’active à étendre la renommée de l’école, qui illustre à son corps défendant le vieil adage « nul n’est prophète en son pays », même si l’intérêt des collectivités pour les compétences des étudiants « monte en puissance ». Son agenda scolaire 2018-2019 est ainsi calligraphié de deux voyages en Chine, l’un en octobre 2018 avec une délégation ministérielle, le second en mars dernier avec les élèves et enseignants de la classe préparatoire aux grandes écoles (CPGE) pour « renouveler et renforcer la convention de partenariat avec l’institut d’art et de design de Suzhou », grâce à des stages post-diplôme pour les « Esaabiens » et des échanges pédagogiques avec des étudiants et enseignants chinois1.
Dans le paysage des formations de design, l’ESAAB est une école reconnue : « Beaucoup de nos élèves partent ensuite faire les Beaux-arts, des écoles supérieures d’art, du paysage », énumère Philippe Goux, qui souligne fièrement l’excellent millésime de la « prépa » au concours de Normale Sup Cachan (deux admis).
En 2018, l’établissement a vécu une petite révolution avec la réforme de ses diplômes : « exeunt » la Mise à niveau en arts appliqués (Manaa) et les BTS Design, remplacés par le Diplôme national des métiers d’art et du design (DNMADE) – soit un passage de bac + 2 à bac + 3 qui rehausse automatiquement le Diplôme supérieur d’arts appliqués (DSAA), promu bac + 5.
Spécialisés en design espace, produits ou graphisme, les élèves de l’ESAAB viennent de toute la France : « Pour l’entrée en 1re année de DNMADE, l’an dernier, nous avions 900 candidats pour 45 places », pointe Philippe Goux. Le lycée Alain-Colas est une pouponnière d’étudiants sur site, avec son bac STDAA (Sciences et technologies du design et des arts appliqués) au recrutement académique : « Nous avons 250 à 300 demandes pour les 34 places en 2de. ».
1 Le chinois est enseigné en LV3 depuis 2016 au lycée Alain-Colas.