En invitant Christophe Barbier, éditorialiste vedette de BFM TV, le think tank du Centre scolaire Notre-Dame a réussi son « coup » marketing et fait salle comble, aux Eduens, pour sa conférence sur les médias, leur essence et leur influence. Un sujet inflammable qui n’a pas embrasé les passions mais éclairé pour le public quelques aspects de la vie médiatique.
Editorialiste sur petit écran depuis une dizaine d’années, en lice pour le grand chelem des chaînes d’informations continues (LCI puis iTélé puis BFM TV), Christophe Barbier était la tête d’affiche de la conférence-débat organisée par le think tank du Centre scolaire Notre-Dame, jeudi 15 novembre dans la salle des Eduens.
Face à un copieux parterre d’élèves et d’adultes, le journaliste à l’écharpe rouge et à la diction ciselée de « théâtreux » partageait la scène avec Bernard Lecomte, journaliste lui aussi prisé des plateaux télé pour sa connaissance de l’Europe de l’Est et du Vatican, Philippe Dépalle, régional de l’étape représentant Le Journal du Centre, et Denis Thuriot, maire de Nevers et président de Nevers Agglomération, invité en tant qu’avocat pour apporter son expérience des relations presse-justice.
Si le thème était ambitieux – les médias, leur rôle et leur influence – et la bande son inaugurale prometteuse avec son « best of » des génériques des grandes émissions politiques, la conférence n’a pas fait débat. Par manque, sans doute, d’hétérogénéité dans le casting, de questions incisives et de temps. La seule pique a affleuré dans le discours liminaire de Corentin Luce, élève de Terminale et président du think tank : « Pour certains, vous êtes la partie émergée de la société bien-pensante. Pour les autres, vous êtes le quatrième pouvoir, essentiel à la démocratie. » La critique, récurrente, de médias jugés trop sensibles aux sirènes politiques et économiques n’a malheureusement pas été débattue par la suite, pas plus que la question du « climat grandissant de défiance » également amorcée par Corentin Luce, ou celle du mariage impossible de l’urgence journalistique et de la patience judiciaire évoquée par Denis Thuriot.
Détendue, conviviale, la discussion au coin du feu aura au moins réservé au public quelques anecdotes sur les coulisses de l’information télé à jets continus (Christophe Barbier propulsé en plateau pour réagir sans filet à la mort de Jean d’Ormesson) et sur le critère étonnant qui préside au choix des journalistes invités : « Le degré principal d’expertise dépend du lieu d’habitation », confesse Bernard Lecomte. Les plus « experts », mobilisables sur-le-champ pour commenter l’info brûlante, vivent dans l’arrondissement de la chaîne. Suivent les autres Parisiens, les Franciliens, puis les provinciaux proches, comme le spécialiste des papes : « Je suis en Puisaye, à 1 h 20 de Paris. » Une bénédiction : « Il y a d’excellents experts qui n’ont qu’un tort, habiter Aix-en-Provence ou Strasbourg. »