De projet en chantier, Nevers soigne son image de figure de proue d’un territoire en reconquête – l’agglomération, le département –, en ville plus douce à vivre de l’intérieur et plus attractive à l’extérieur. Ainsi se joue la lutte face au déclin démographique et économique, comme l’a rappelé Denis Thuriot, maire de Nevers et président de Nevers Agglomération, lors des vœux à la population placés sous le signe de « l’optimisme » ascendant « détermination ».
Le prélude jazz interprété par le big band du Conservatoire a donné le tempo, paisible et chaloupé, de la cérémonie de vœux de la Ville de Nevers et de Nevers Agglomération qui ont réuni plusieurs centaines de personnes, vendredi soir au Centre Expo. Et même l’intervention en « rappel » d’une vingtaine de Gilets jaunes n’a pas semé de dissonance lors d’une soirée conclue par le verre de l’amitié et qui se voulait plus enjouée que jamais dans un climat national particulièrement nerveux.
« Tandis que la France débat, je me suis demandé quelle était l’utilité d’un discours conventionnel », a confessé dès le début de son discours Denis Thuriot, maire de Nevers et président de Nevers Agglomération. « Mais je me suis dit qu’il fallait parler de ce qui nous rattache, de notre ville. » L’enjeu, l’obsession même, depuis le début du mandat, est de « rendre plus attractive » une ville « qui a du retard à rattraper et qui a soif de développement ». Un défi auquel Denis Thuriot n’a pas manqué d’associer les chefs d’entreprise, les commerçants et les associations, massivement représentés dans le public : « Vous faites la richesse de notre ville. »
Sans s’appesantir sur les travaux réalisés en 2018, le maire-président en a souligné les effets sur le cadre de vie, l’atmosphère qui se dégage d’une ville en réhabilitation : « Une ville qui va mieux, ce sont aussi des habitants qui vont mieux. » Et même au-delà  : par son histoire, son poids démographique et économique, Nevers est la locomotive de l’agglomération et de « l’ensemble du territoire ». Un rôle et une responsabilité : « C’est pourquoi nous allons travailler encore plus au développement de Nevers », a insisté Denis Thuriot, faisant de « l’optimisme » et de « la détermination » l’alpha et l’oméga de son action.
Qu’il s’agisse des liens tissés avec d’autres pays, de l’essor de l’Inkub qui incombe au Village by CA (l’accélérateur de start-up du Crédit Agricole) ou du développement de l’enseignement supérieur, tous les moyens sont bons pour renforcer « l’attractivité » et la « visibilité » de Nevers. Denis Thuriot file la métaphore jardinière, entre friches à effacer et graines d’espoir à semer : « Nous, élus, sommes les artisans d’un terreau favorisant l’emploi. Et chaque emploi créé est une victoire. »
Volontariste, la politique de (re)développement a fait le choix, assumé et précurseur, de l’innovation et d’un positionnement sur les terres vierges de la ville intelligente : « Ce n’est ni une mode, ni un gadget, ni un concept, c’est notre avenir, quoi qu’on en pense. » Un avenir proche, comme l’a montré avec éclat le premier Sommet international de l’innovation en villes médianes (SIIViM), organisé par Nevers Agglomération en novembre 2018 : « Cet événement inédit et majeur nous a donné une visibilité extraordinaire. Nous sommes dans le top 10 des villes qui misent sur l’innovation. »
Il n’est pas question, pour autant, de se laisser griser ni de perdre de vue le quotidien des Neversois : « Nous allons accentuer le bien-vivre à Nevers, en direction des quartiers, de l’enfance, des aînés, des plus fragiles. » 2019 verra ainsi le démarrage d’un chantier gigantesque, la restructuration du quartier du Banlay, et la fin d’un autre, moins ample mais ardemment attendu, celui du pôle aquatique du quartier Cobalt qui sera inauguré le 21 juin. D’autres chantiers jalonneront l’année, et les suivantes : « Beaucoup reste à faire, mais là où il y a une volonté forte, il y a un chemin. »