Elle pourrait être l’héroïne d’un de ses romans « feel good ». Deux ans et demi seulement après avoir écrit son premier livre, Marjorie Levasseur est devenue auteure à temps plein, à l’automne 2018. Une aventure sans filet ni complexe, tracée en marge des circuits éditoriaux classiques, que la Garchizoise partage avec une communauté de lecteurs sensibles à ses « récits de vie ».
A rebours des rentrées littéraires et grégaires, Marjorie Levasseur a sorti Plus douce est la vengeance le 5 juillet… dernier jour de l’année scolaire. Son statut d’auteure auto-éditée lui octroie cette liberté d’écrire et (se) publier au gré de ses envies. En moins de trois ans, la Garchizoise est passée du rôle de romancière débutante à celui d’écrivain professionnel.
« Je suis auteur à temps plein depuis octobre 2018. J’ai écrit mon premier roman en mars 2016. Je viens de sortir mon huitième », explique-t-elle sans effets de manche. « Je suis très réservée à l’oral. Ecrire me permet de m’exprimer un peu plus. » De fait, l’auto-promotion n’est pas l’exercice favori de Marjorie Levasseur, peu diserte sur sa vie, les ressorts et les vertus de son écriture : « Cela me fait du bien », souffle-t-elle. « Je suis dans ma bulle, j’écris dans ma chambre, portable sur les genoux. »
Sans L’Alchimiste, conte philosophique culte de Paulo Coelho, Marjorie Levasseur serait sans doute restée sur les rails de sa vie d’aide soignante puis d’auxiliaire de vie scolaire : « La lecture de L’Alchimiste a été un déclic. J’ai compris qu’on pouvait suivre ses rêves, vivre une autre vie. » Elle se lance dans l’écriture, nourrie de ses nombreuses lectures et des histoires croisées dans son quotidien d’aide soignante : « Une dame m’a racontée son enfance sous l’Occupation. Cela m’a donné l’idée d’un personnage d’Une parenthèse dans ta vie… »
Sorti en janvier 2017, ce premier roman est rapidement rejoint par les deux autres tomes de sa trilogie Les Lilas – Il n’y a pas d’ombre sans lumière et Tout va bien, je t’aime. Suivent Ces oiseaux qu’on met en cage, Te revoir à Penn Avel, la duologie Envers et contre tout Quoi qu’il nous coûte et Quoi qu’il advienne. Une littérature « feel good », où les personnages traversent des épreuves et « en sortent grandis » : « J’aime bien les récits de vie. Je puise mon inspiration dans la vie quotidienne. Il y a souvent une personne âgée dans mes livres. »
Avec Plus douce est la vengeance, Marjorie Levasseur sort du cadre : « C’est un roman plus sombre. » Sans pour autant désarçonner ses lecteurs, « qui ont de 20 à 70 ans et plus », avec lesquels elle dialogue sur Facebook, Twitter ou Instagram : « Le lien avec les lecteurs est important. Dans les moments de doute, je regarde les bons commentaires. ». Les 33 000 exemplaires vendus (dont 95 % en version numérique) depuis ses débuts dans l’auto-édition la confortent dans l’idée que son rêve n’est pas une chimère : « Pour l’instant, ça se passe bien. Je gagne à peu près ce que je gagnais quand j’étais auxiliaire de vie scolaire. »
L’enfant qui n’aimait pas lire est devenue une « bibliovore devant l’éternel » que la fréquentation des grandes plumes n’a jamais dissuadée de se lancer à son tour dans l’azur de l’écriture. Omniprésente lors de l’entretien, sa timidité ne se fissure que lorsqu’elle sourit, avec une lueur de défi dans le regard : « Tout a déjà été écrit. Mais pas par moi. »
Tous les ouvrages de Marjorie Levasseur sont disponibles dans le réseau des médiathèques de Nevers Agglomération.
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