Nevers Agglomération consacre 400 000 € par an à la suppression des branchements d’eau potable en plomb. En 2018, 160 branchements ont ainsi été remplacés à Nevers, et une vingtaine à Pougues-les-Eaux. Ce travail de longue haleine, engagé depuis une douzaine d’années pour respecter un impératif législatif et sanitaire, devrait prendre fin d’ici deux à trois ans.
Posés après la Seconde guerre mondiale, les branchements d’eau potable en plomb disparaissent peu à peu du sous-sol de l’agglomération de Nevers. Non parce qu’ils sont vétustes – la malléabilité de ce métal leur apporte une certaine résistance –, mais parce qu’ils ne répondent plus aux normes sanitaires (1). Si l’on veut respecter ces valeurs limites de concentration dans l’eau imposées par la directive européenne et la valeur guide de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), « le remplacement de ces branchements est obligatoire », explique Patrick Guinot, agent de maîtrise du service Eau-Assainissement de Nevers Agglomération.
La collectivité investit chaque année 400 000 € pour supprimer les branchements en plomb : « Il n’y en a plus à Fourchambault, il en reste encore un peu à Pougues. C’est à Nevers qu’on en trouve le plus », liste le « M. Plomb » de l’Agglomération. « En 2018, 160 branchements ont été supprimés à Nevers, et 21 à Pougues. » Sans compter le renouvellement des branchements lors des travaux sur les réseaux principaux. Ils sont remplacés par des branchements en polyéthylène haute densité (PEHD) ou, quand les contraintes du chantier sont trop fortes, sertis d’un gainage en Néofit qui protège l’eau du plomb.
Les chantiers sont réalisés par SADE CGTH et BBF. Les travaux, y compris en domaine privé jusqu’au compteur, sont intégralement pris en charge par Nevers Agglomération. Ils sont également l’occasion de repositionner les regards de comptage en limite du domaine public-privé, conformément au règlement du service de l’eau.
L’éradication des branchements dans l’agglomération neversoise a débuté au mitan de la dernière décennie : « Il devait y avoir près de 3 000 branchements en plomb, à l’époque. Il en reste actuellement moins d’un millier à enlever. » Des estimations car « il est difficile d’identifier et de recenser les branchements », reconnaît Patrick Guinot.
Le rythme de remplacement est accéléré grâce aux travaux budgétés chaque année pour le renouvellement patrimonial des réseaux d’eau. Lors de ces travaux, les conduites et les branchements sont intégralement remplacés.
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La limite de qualité pour la teneur en plomb dans l’eau destinée à la consommation humaine a été abaissée de 25 microgrammes par litre (µg/L) à 10 µg/L, le 25 décembre 2013, conformément à la valeur guide recommandée par l’Organisation mondiale de la santé.