Du 5 au 8 juillet, plusieurs centaines de « vélorutionnaires » sont attendus à Nevers, qui accueille pour la première fois la Vélorution universelle. Le peloton pacifique et convivial, venu de toute la France, arpentera la ville et l’agglomération en « masses critiques » spectaculaires pour sensibiliser les habitants – et surtout les automobilistes – à la place des usagers du vélo sur les routes.
De retour à Nevers après avoir longtemps vécu à Bordeaux, Marie se déplace exclusivement à vélo, pour son travail, ses courses, ses loisirs, ses vacances partout en France : « Cela fait quinze ans que je n’ai plus de voiture. Et ça ne me manque pas du tout. On n’est pas obligé de se déplacer avec une tonne de métal autour de soi. » Un choix militant qu’elle assume et ne regrette pas, malgré la coexistence compliquée avec les automobilistes. Plus compliquée dans les villes moyennes que dans les grandes villes, où les aménagements cyclables sont souvent développés et sécurisent la place des cyclistes : « Je me sens plus en danger à Nevers qu’à Bordeaux. Ici, je me fais insulter tous les jours. »
La « vélorutionnaire » chevronnée compte sur la venue de la Vélorution universelle à Nevers, du 5 au 8 juillet, pour faire bouger le pignon des mentalités. Si les « mobilités douces » font partie des chantiers et préoccupations de la ville de Nevers et de la communauté d’agglomération, les cyclistes peinent à se faire une place dans le paysage, regrette Marie : « On n’est pas à la mode. »
La place du vélo dans les villes moyennes sera d’ailleurs l’un des thèmes de débat d’un rendez-vous né dans les années 1970 et jusqu’à présent plutôt abonné aux grandes villes – comme Nancy en 2017 ou Toulouse en 2016 : « La seule fois où la Vélorution universelle a eu lieu dans une ville moyenne, c’était Concarneau, en 2012. »
Ce n’est pas uniquement le déplacement à bicyclette qui meut les « vélorutionnaires », rebelles aux sentiers battus de la vie associative : « C’est un collectif informel, à géométrie variable. Un mouvement autogéré anticapitaliste, antisexiste, antiraciste, aux valeurs humanistes assez importantes. » Le double temps fort de la Vélorution universelle neversoise sera la « masse critique » des 6 et 7 juillet, à partir de 15 h, au départ de la salle des Eduens : « La masse critique, ça vient de la chimie. Quand on est seul sur la route, on ne nous voit pas. La seule chose qui protège le cycliste, c’est le nombre. Avec une « masse critique », on se réapproprie l’espace public, on fait un bouchon bienveillant, souriant. C’est une fête, chacun peut venir pédaler avec nous. C’est joyeux, on se déguise, il y a des familles, des sportifs, des non-sportifs, des pépés, des mémés. On pédale sereinement, et pour une fois les vélos prennent leur place sur la route. »
Pour cette première Vélorution universelle à Nevers, plusieurs centaines de vélorutionnaires sont attendus de toute la France, voire au-delà  : « Habituellement, c’est 200 à 300 personnes, mais il y en aura davantage cette année car Nevers est central, et Paris n’est pas loin. » Le bivouac sera plein champ, à Marzy.
Programme complet sur velorutionuniverselle.org/