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Nageuse de haut niveau, spécialiste du papillon, Pauline Triboulet a vu son envol contrarié par la crise sanitaire. Plus d’entraînements intensifs, plus de compétitions : la jeune licenciée du CN Nevers « ne se sent plus sportive » mais compense en partie grâce à ses études de STAPS qu’elle suit dans le grand bain de bienveillance du Campus connecté.

 

Ses dix-huit ans ont depuis longtemps les tics de l’âge adulte. A jongler depuis les prémices du collège entre journées de cours, soirées de devoirs et copieuses séances d’entraînement, Pauline Triboulet a abordé sans perdre pied sa première année d’étudiante en STAPS : « Grâce à la natation, j’ai appris à m’organiser. Je planifie assez bien mes journées. A 11-12 ans, je faisais déjà huit heures d’entraînement par semaine, et cela ne me paraissait pas beaucoup. C’était plus compliqué de gérer la fatigue au lycée, j’étais passée à 16 heures par semaine : tous les soirs, plus le mercredi et le samedi matin. »

Arrivée aux portes des championnats de France, la nageuse du CN Nevers, spécialiste du 100 et 200 m papillon, a vu ses repères voler en éclats il y a un an : « On est partis le vendredi à Dijon faire les qualifs pour les France. On est rentrés le samedi, sans avoir nagé. Je l’ai très mal vécu. » La stakhanoviste des entraînements se retrouve privée de son oxygène, avec son amie Chloé Porada, elle aussi grand espoir de la natation nivernaise : « On était ensemble à l’internat de Jules-Renard, on s’entraidait. C’était très frustrant de devoir arrêter comme ça alors qu’on avait un rythme intense. »

La saison 2020-2021 est encore mazoutée par le virus : « J’ai fait un meeting à Villefranche, en octobre, et c’est tout. Alors que j’adore la compétition. Ça me manque. » Les entraînements, eux aussi, ont tourné longtemps au cauchemar : « J’avais 26 heures par semaine. J’allais à Aquabalt, j’étais seule dans l’eau, il n’y avait personne dans les bassins, pas de vie. C’était très dur psychologiquement de m’entraîner seule, de ne plus me confronter aux autres. Je sortais du bassin en pleurant. » Depuis novembre, elle s’entraîne à Bourges, auprès de son ancien coach Jérémy Saulnier, décisif dans sa progression comme Anthony Letheule à Varennes-Vauzelles, son club d’origine, qu’elle a quitté pour Nevers il y a deux ans : « Cela va un peu mieux maintenant que je suis à Bourges, mais je ne fais plus que dix heures par semaine. Moi qui ai besoin d’avoir de grosses charges d’entraînement, je ne me sens plus très sportive en ce moment. »

Entrée au Campus connecté grâce à son statut de sportive de haut niveau, Pauline Triboulet s’accroche à ses études comme à une bouée : « J’ai la chance d’aller au Campus tous les jours, de voir du monde. J’aime beaucoup les cours, je m’investis vraiment, et les tuteurs sont disponibles, ils nous aident et s’adaptent à nous. » Elle ira à Grenoble, son université de rattachement, en avril, pour sept semaines : « J’ai un peu d’appréhension mais j’ai hâte d’y aller. »

Elle bouclera ainsi une première année d’études lavée de toute insouciance : « Avec les masques, les contraintes, je ne mène pas une vie d’étudiante normale. » S’y ajoute l’inquiétude d’un horizon post-universitaire brumeux : « Je n’ai aucune idée du métier que je veux faire, et ça me stresse énormément. Je vais peut-être tenter le concours de pompier professionnel cette année. Je n’ai pas envie de faire de longues études, et surtout j’ai envie de faire un métier qui me plaise toute ma vie, comme mes parents. »

Nevers Sup le mag n°1 | Avril 2021
+ d’info sur l’Enseignement Supérieur sur www.nevers-sup.fr

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