Santé, citoyenneté et développement durable ont relevé la soupe préparée par les élèves de 5e du collège des Courlis, mercredi 30 mai. Autour de ce plat fédérateur, collégiens et adultes ont planché sur la nutrition, les circuits courts, le gaspillage alimentaire (avec Nevers Agglomération) et la saveur des échanges interculturels.
L’ambiance est studieuse dans la cuisine du collège des Courlis. Sous l’œil vigilant du chef Guillaume Trauchessec et de Damien Termelet, cuisinier-conseil du Conseil départemental, huit élèves de 5e en tenue de laborantin (charlotte, chaussons et blouse jetables) tranchent délicatement des carottes, poireaux, pommes de terre et navets bio produits par le maraîcher neversois Christophe Soleihac. « On les a désinfectés et épluchés », précise Guillaume Trauchessec en observant la découpe : « Attention les doigts. » Et de donner la technique aux apprentis cuisiniers pour lameller les carottes sans y laisser une phalange.
En ce matin du 30 mai, l’opération « Une soupe pour tous, tous à la soupe ! » mobilise la soixantaine d’élèves de 5e des Courlis, répartis pour moitié dans des ateliers cuisine au collège, à l’association Interstice, à l’épicerie solidaire de l’ASEM (Les Acteurs solidaires en marche) et au centre socioculturel La Baratte. Leur mission : préparer quatre soupes différentes, auxquelles s’ajoutent deux soupes mitonnées par des adultes du quartier, pour en illustrer la variété culturelle. « Nous avons vingt nationalités différentes dans le collège », explique le principal adjoint, Henri Valès. L’ouverture à ces cultures différentes est un des ingrédients naturels d’une action citoyenne imaginée par le collège des Courlis et le Conseil départemental.
La dégustation des six soupes, le 31 mai, a conclu un travail au long cours autour d’un plat œcuménique, universel, enrichi pour l’occasion de développement durable et de nutrition. Avec les 5e en cœur de cible : « Ces notions sont à leur programme de Sciences et vie de la terre, et les préados sont sensibles à l’image de leur corps », décode Henri Valès.
Esprit sain, corps sain, monde sain, la cohérence du message n’aura pas échappé aux élèves. Lors de séances disséminées entre mars et mai pour les uns, ou de façon plus intensive le 30 mai pour les « non-cuisiniers », trois ateliers ont exalté les vertus de la nutrition raisonnée, des circuits courts d’approvisionnement et de la lutte contre le gaspillage alimentaire.
Pour ce dernier thème, les collégiens ont rencontré par petits groupes Mathilde Musset, animatrice TZDZG (Territoire zéro déchet zéro gaspillage) de Nevers Agglomération, qui les a félicités pour la baisse spectaculaire de la quantité de denrées jetées à la cantine : « Le collège est passé de 2 867 kg jetés sur l’année 2016-2017 à 1 642 kg sur 2017-2018, ce qui représente une baisse de 45 %, alors que l’objectif était de 30 %. Par exemple, pour le pain, on était à l’équivalent de 795 baguettes jetées à la poubelle ; on est désormais à 112. » Cette réussite s’explique par la sensibilisation des élèves mais aussi par l’achat de couteaux de meilleure qualité pour l’épluchage des fruits et par la formation du personnel, qui adapte désormais chaque portion aux souhaits des élèves.